Le groupe des 77 – qui comprend réellement 134 pays en développement et la Chine – avait choisi, le 27 septembre dernier, la Palestine pour sa présidence durant l'année 2019. Malgré une vive opposition des Etats-Unis et d'Israël, l'Assemblée générale de l'ONU a voté mardi une résolution présentée par l'Egypte conférant à la Palestine, membre observateur, des pouvoirs légaux supplémentaires afin de pouvoir présider le groupe des 77 à l'ONU pour l'année 2019. La résolution a été adoptée par 146 pays sur les 193 composants l'Organisation des Nations unies. Les Etats-Unis, Israël et l'Australie ont voté contre. Quinze pays se sont abstenus et le reste a choisi la chaise vide. Ce vote, qui est une victoire pour la diplomatie palestinienne, représente d'un autre côté un camouflet de plus pour les Etats-Unis et leur protégé, l'Etat hébreu. Les grandes pressions exercées sur de nombreux pays pour les pousser à ne pas accepter la résolution égyptienne ont été infructueuses, augmentant leur isolement sur la scène internationale. En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le groupe des 77 – qui comprend réellement 134 pays en développement et la Chine – avait choisi, le 27 septembre dernier, la Palestine pour sa présidence durant l'année 2019. La présidence d'un groupe de poids du G77 ne peut être que bénéfique pour les Palestiniens dont la cause nationale n'a jamais été autant en danger que ces derniers temps. La résolution contient des modalités pour la participation de la Palestine aux différentes sessions et conférences auxquelles contribuera le groupe des 77 pendant l'année 2019. Selon une annexe jointe, les Palestiniens auront, entre autres, «le droit de faire des déclarations au nom du G77», «le droit de se porter coauteurs de propositions et d'amendements», ainsi que «le droit de soulever des motions de procédures». La présidence du G77 vient donc au bon moment pour la direction palestinienne que tente de marginaliser l'administration américaine, pour avoir osé s'opposer à des décisions qu'elle a prises au bénéfice de l'expansion de l'occupation et de la colonisation israéliennes. La reconnaissance, à la fin de l'année 2017, par Washington de la ville sainte d'Al Qods comme capitale de l'Etat hébreu a représenté pour Mahmoud Abbas une violation totale par le président Donald Trump du droit international et ainsi que des droits inaliénables du peuple palestinien. Depuis, les Etats-Unis ont pris une série de mesures punitives contre la direction palestinienne qui a rompu toutes ses relations avec l'administration américaine. Toutes les aides financières à l'Autorité palestinienne ont été annulées. L'administration américaine tente aussi de retirer le dossier des réfugiés palestiniens de la table des négociations finales en s'en prenant à l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens UNRWA qu'elle ne finance plus. Il y a aussi la fermeture récente de la représentation diplomatique de l'Organisation de libération de la Palestine à Washington. A la tête du G77 pendant l'année 2019, Mahmoud Abbas et la direction palestinienne tenteront de renverser la vapeur en nouant de solides relations avec le reste du monde, qui leur permettront de résister aux plans diaboliques visant la liquidation de la cause nationale palestinienne.