La Mostra de Valence du cinéma méditerranéen est un festival de cinéma créé en 1980 se déroulant habituellement au mois d'octobre. La Mostra de Valencia a commencé comme un lieu de rencontre interculturelle. Le concours de cinéma s'est progressivement consolidé comme un des festivals de référence du pourtour méditerranéen jusqu'à sa fermeture en 2011. Depuis 2013, le festival a repris avec la dénomination de Mostra Viva del Mediterrani englobant d'autres expressions artistiques comme la musique, la littérature, les arts de la scène et les arts visuels. La 33e édition de la Mostra de Valencia du cinéma méditerranéen se tient du 18 au 26 octobre, après 6 ans d'absence. Le retour de la Mostra de valencia n'a pas laissé indifférente la fondation ACM (l'Assemblée des citoyens de la Méditerranée) qui a d'ailleurs salué l'affiche de la 33e édition. L'ACM a pris part de façon très significative au mouvement citoyen qui, depuis 2011, a dénoncé la suspension de l'événement culturel par la mairie de Valencia, événement profondément significatif de cette ville. La Mostra du cinéma, la Troba de la musique et la Rencontre des écrivains manifestèrent la volonté de convertir Valencia en un point de rencontre en liberté des cultures de la Méditerranée. Dans les années 80' du siècle précédent, cette volonté a été concrétisée par la coopération municipale qui venait juste de récupérer la démocratie et s'est estompée progressivement et enfin a été enterrée définitivement en 2011. C'est l'allant et la décision de la citoyenneté et d'un ample secteur des forces de la culture qui, sans se résigner, se regroupèrent autour de l'Association citoyenne qui, à partir de 2013 et jusqu'à présent, sous le nom de Mostra Viva del Mediterrani, ressuscitèrent cette initiative culturelle. La Mostra Viva del Mediterrani, pendant cinq ans (2013-2018), a rendu possible la continuelle présence de diverses manifestations culturelles des peuples de la Méditerranée à Valencia. Et cette année, le mois d'octobre se convertira en mois des cultures des peuples de la Méditerranée à travers des réalisations audiovisuelles, musicales, littéraires, d'art scénique et plastique, assurées par la Mostra du cinéma et par les diverses activités de la Mostra Viva del Mediterrami. Jusqu'à la fin des temps Parmi les 7 films programmés en section informative, on trouve le film Jusqu'à la fin des temps de la réalisatrice algérienne Yasmine Chouikh. Un long métrage de fiction, premier de Yasmine Chouikh, qui durant 90 minutes relate une aventure amoureuse amorcée dans un cimetière. Ali, fossoyeur septuagénaire et gardien du cimetière de Sidi Boulekbour, et Djoher, veuve septuagénaire également qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur. Djoher rencontre Ali et lui demande de préparer, de son vivant, ses funérailles. Surpris au départ par sa demande peu commune, le gardien des morts comme le surnomment les habitants du village, finira par satisfaire la demande de cette femme désespérée. Les rencontres successives entre les deux personnages du film ont conduit vers un rapprochement émotionnel entre ces deux septuagénaires. Devant le refus de Djoher d'accorder la demande en mariage du fossoyeur, ce dernier n'a pas trouvé mieux que de quitter les lieux où il a passé une partie de sa vie. Ce film a déjà été primé au Festival international du film méditerranéen à Annaba, où Yasmine Chouikh a raflé le Grand Prix et le prix de la Meilleure interprétation féminine. Jusqu'à la fin des temps a rajouté à son palmarès le «Khindjar d'or» Grand prix du Festival international du film de Mascate, en plus des Prix de la critique et celui de la meilleure interprétation masculine. Le film a obtenu le prix «Alhambra de Plata», un prix d'argent au Festival international du cinéma de Grenade, «Cines Del Sur», en Espagne. Il a été par ailleurs sélectionné au Festival du cinéma du monde du Québec, au Festival du cinéma de Séoul, de Mexico et de Bilbao, au Festival du film maghrébin à Oujda, au Maroc, et au festival du Monde arabe à Paris. Dans la section «informative» qui inclut le cycle «Polar, serie negra a la francesa» (Polar : série noire à la française) est programmée une rétrospective du cinéma français des années 50' à nos jours. Les plus grands polars de Becker, Truffaut, Melville, Tavernier, Chabrol, Audiard ou Richet seront projetés à cette occasion. Une Palme d'honneur pour Abdellatif Kechiche Le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche, Palme d'Or du Festival de Cannes en 2013 pour son film La Vie d'Adèle», se verra remettre une Palme d'honneur pour l'ensemble de son œuvre et tous ses films seront présentés au cours d'une rétrospective. Pour Eduardo Guillot, le directeur de la Mostra, Kechiche «représente parfaitement l'esprit du festival : un cinéaste né en Afrique du Nord qui n'oublie pas ses racines, mais qui en même temps a réussi à se faire une place sur la scène internationale en abordant des questions universelles.» La Palestine ici et maintenant La Mostra de Valencia du cinéma méditerranéen a réservé spécialement un cycle pour le cinéma palestinien dans le but de mettre l'accent sur la création cinématographique palestinienne et la diversité des points de vue qui la génèrent. «Le cinéma est devenu un élément essentiel de la nécessité de rendre visible la situation de la région et de reconnaître sa réalité. Parler du cinéma palestinien, c'est découvrir une cinématographie étroitement liée à l'histoire de son peuple, construite sur la base des vues de Palestiniens issus du conflit ou de cinéastes étrangers sensibilisés à la cause»,a déclaré un des organisateurs de la Mostra lors de la conférence de presse tenue jeudi après-midi au cinéma Babel. «Un cinéma caractérisé par la recherche de l'authenticité, de l'identité et d'une propre imagination, souvent caché par le bruit de la confrontation», conclut-il Contrairement aux propositions documentaires habituelles, le cycle «La Palestine, ici et maintenant» est constitué de huit longs métrages de fiction. Bien que l'on a tendance à penser que les notions de traumatisme et de conflit ont homogénéisé les discours, on constate dans les films sélectionnés que les réalisateurs offrent une multiplicité d'histoires et de formats reflétant la diversité des points de vue. Le cinéma Algérien Le septième art algérien a connu de grands moments au sein de ce festival. Un «bilan très honorable». La Palme d'Or est la récompense suprême décernée par le jury officiel de la Mostra de Valencia du cinéma méditerranéen. Elle est accordée au meilleur film de la sélection officielle, élu parmi ceux en compétition. Au fil des 32 éditions célébrées dans la ville de Valence , plusieurs réalisateurs algériens ont décroché ce premier prix, notamment Abdelkrim Bahloul avec le film Les Sœurs Hamlet en 1996, Karim Traïdia avec Les Diseurs de vérité en 2000, Amor Hakkar avec le film La Maison jaune en 2007, et Merzak Allouache avec son film Harragas en 2009. Ali Ait Mouhoub
