Bouzeboudja est encore apprenti dans le domaine romanesque, mais il essaye de se frayer un chemin. Espoirs déchus, est l'intitulé du dernier roman de cet auteur originaire de Tizi Ghenif (Tizi Ouzou), qu'il vient d'éditer aux éditions franco- berbères Sefraber. Un texte fort, émouvant et philosophique, qui porte un regard acerbe et pertinent sur les vicissitudes humaines qui empêchent le progrès et l'épanouissement. Tout est contenu dans ce roman, surtout la culture, l'amour, le lyrisme, la philosophie de la vie, mais aussi le questionnement religieux et l'exotisme. Dans cette œuvre, l'auteur décrit une société qui s'oppose à elle-même une dizaine d'années plus tard. Une société maghrébine quasi-médiévale. Une société qui condamne la femme adultère par le bannissement. Une société au chef tout puissant et corrompu. Une société qui veut s'ouvrir, mais… Une société symbolisée culturellement par la construction d'une école, économiquement par le « revêtement » d'une route et l'acheminement de l'électricité, et socialement par l'envie de se rebeller contre le chef. A travers son œuvre, Mourad pense que la République actuelle devrait -si elle veut du renouveau- se tourner vers les jeunes, leur fournir les moyens dont ils ont besoin afin de créer, progresser, évoluer et réussir. Et pour lui, l'ambition est un paramètre que ceux-ci (les jeunes) doivent tenir en considération. Mourad Bouzeboudja est également poète. Son premier poème s'intitule Pensées pensantes. Composé de 30 poèmes, et traitant de divers thèmes, notamment de la politique, la psychologie, l'humanisme, l'amour etc., ce recueil sera édité à compte d'auteur et en bilingue ( français et espagnol) en Espagne. Il sera traduit en espagnol par Cristina Alvarez, enseignante de français en Espagne. Avec J'habite, troisième poème contenu dans ledit recueil, Mourad a eu le mérite de recevoir un prix au Centre culturel français d'Alger en 2006. Dans ce poème, l'auteur retrace en peu de mots un clivage de plus de 2000 ans entre l'occident et l'orient. Notons par ailleurs que Noufel Bouzeboudja a encadré plusieurs pièces de théâtre au niveau du département d'anglais de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, où il est actuellement enseignant. L'on cite à titre d'illustration la pièce The Mask of Hiroshima (Le masque d' Hiroshima) écrite par Ernest Ferlita qui, indique l'auteur, ne cesse d'encourager ceux qui l'ont mis en scène à travers des correspondances partagées. Cette pièce relate les séquelles du bombardement d' Hiroshima par les Etats-Unis d'Amérique les 7 et 8 juillet 1945. L'autre pièce encadrée par ce passionné du théâtre est Antigone de Sophocle. Elle a été présentée l'an dernier comme projet de fin d'études par un groupe d'étudiants à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.