Après un début de saison euphorique, marqué par une ruée vers les champs afin de glaner les fruits d'olives, c'est le moment à Chemini de déposer les récoltes au niveau des différentes huileries que possède cette localité et qui sont au nombre de dix (modernes et traditionnelles). Pour rappel, la saison oléicole a débuté au niveau de cette commune à la fin novembre, contrairement aux saisons précédentes qui ébauchaient en mois d'octobre en raison des fortes pluies. À la mi-janvier, les champs semblaient trouver leur calme après que les paysans eurent complété la collecte des olives. Une fois les fruits déposés au niveau des huileries, il n'est qu'une question de quelques jours pour pouvoir récupérer l'huile d'olive. Concernant la production de cette année, la réponse des propriétaires des huileries, que nous avons visitées ainsi que de quelques paysans, est unanime : « certes, les quantités amassées sont énormes cette année, mais le rendement reste maigre par rapport aux années précédentes ». Le rendement du quintal d'olive avoisine cette année les 13 à 15 litres, ce qui ne fait pas vraiment le bonheur des paysans qui s'attendaient à une production plus fructueuse. Interrogés sur les raisons de ce faible rendement, un propriétaire d'un pressoir nous répond que « les fortes pluies qui se sont abattues cette année ont beaucoup affecté les fruits d'olive qui n'ont pas eu le temps de mûrir sous le soleil ». Aussi, cette année le prix fixé par les oléifacteurs au quintal pressuré passe de 300 DA à 400 DA. « Cette augmentation n'est pas fortuite, d'autant plus que les coûts de l'entretien ne cessent d'augmenter et que les pièces de rechange sont très onéreuses. Comme on est tenu ces dernières années de faire une étude sur l'environnement (rejet de déchets, hygiène,..) dont le coût avoisine les 70 000 DA » argumente un oléifacteur. Rencontré dans une huilerie, un vieux paysan se désole du temps où les grignons étaient récupérés par une huilerie traditionnelle, sise à Imâliouen, et qui a cessé de tourner depuis des berges, pour en faire du savon qui n'a rien à envier à celui de Marseille. Cette récupération à double impact, économique et écologique, ne se pratique malheureusement plus aujourd'hui en dépit des moult débouchées procurés par cette activité.