La tension monte dangereusement à Djelfa ! Dans la matinée d'hier, plusieurs dizaines de citoyens ont occupé les alentours des sièges de la daïra et de la commune de Dar Chioukh, immobilisant ainsi les employés à l'intérieur et par conséquent empêchant tout va-et-vient des visiteurs ! Leurs revendications, d'ordre « social », en théorie, se résument en l'aménagement de leur quartier « Haï l'magtaà », situé à la périphérie de la ville. Contacté par téléphone, le chef de daïra attribue ce mécontentement à une rumeur relayée en ville par un « groupe d'intérêts » hostile au maire, qui laisse entendre que le projet inscrit dans le programme sectoriel de développement (PSD), déjà affecté à l'acheminement de l'eau potable, l'assainissement des eaux usées, la réalisation des routes et des trottoirs et l'éclairage public et qui en est seulement au stade de l'écriture financière, aurait été détourné de sa destination initiale ! Une autre source non moins digne de foi indique, quant à elle, qu'il s'agit simplement d'une insuffisance de l'autorisation de programme (AP) – la décision relative à la couverture du volume de la dépense –, un contexte qui a dû inspirer un transfert de chapitre à chapitre (cette option de rechange peut exister selon que la situation du moment en dicte la nécessité), en attendant de « re-profiler » la dépense prévue initialement et de revenir plus tard au projet en question. Le DUC, chargé de la gestion du chapitre « aménagement urbain », s'est rendu sur les lieux sitôt la nouvelle confirmée, afin d'engager un dialogue en vue de convaincre les protestataires - sous le regard vigilant des gendarmes mobilisés dès 9h - de l'inexactitude de cette rumeur et de la bonne foi de l'administration de parachever les travaux incessamment. Par ailleurs, et là les circonstances sont plus graves, la circonscription de Mliliha qui dépend de Dar Chioukh, a connu, elle aussi, une agitation populaire ayant conduit d'abord à une incartade entre protestataires et élus suite à laquelle un membre de cette APC (RCD), a reçu un coup de poing au visage. Contacté de nouveau, le chef de daïra, ne sachant sur quel front agir, n'a pu, à cause de l'intensité de cet autre mini séisme social, nous édifier avec justesse au téléphone sur cet événement fortement émaillé d'échauffourées. Cependant, l'on a appris que la voiture du P/APC a été sérieusement endommagée et que lui-même aurait été victime de coups et de jets de pierres. Cette fois, la version des faits qui nous a été livrée par un fonctionnaire bien informé, laisse croire à un conflit inter-élus locaux qui aurait déteint sur les citoyens de cette localité sans ressources et sans débouchés, à leur tour exacerbés par un affreux quotidien ! La conjoncture est, dit-on, difficile car la gendarmerie qui a déjà déplacé son unité d'intervention rapide sur le terrain des opérations aura du fil à retordre, ayant pour mission et protéger l'édifice et le mobilier publics et séparer les deux groupes de citoyens antagonistes, les sympathisants des deux clans élus.A l'heure où nous mettons sous presse, la daïra et la commune de Dar Chioukh, remplies comme un œuf par des employés, restent sont entre les mains de citoyens imperméables au dialogue.