Lucide, gardant la tête froide ainsi que son légendaire sourire, le coach ententiste, Rachid Taoussi, parle à cœur ouvert à El Watan d'une confronta-tion pas comme les autres. – Remonter deux buts n'est pas une simple sinécure, n'est-ce pas ? En football comme dans la vie de tous les jours, rien n'est facile. Malgré la complexité de la mission, on y croit dur comme fer. Pour y arriver, il nous faut de l'efficacité devant les bois adverses. Nous avons la foi et les outils pour atteindre un tel objectif. Avec de l'application, le collectif est en mesure de renverser la vapeur. – Al Ahly d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier… La formation cairote n'est certes pas la même, elle demeure tout de même coriace et l'une des meilleures formations du continent. Avec son attaque placée, Al Ahly, qui dispose d'une excellente animation offensive où s'illustrent le Marocain Azrou Oualid Slimane, Hamadou et d'autres, est un sacré client. Sa défense qui encaisse beaucoup est, à mon sens, son Talon d'Achille. Pour des raisons évidentes, je ne vais pas m'attarder sur la stratégie à adopter le jour J. – Vous rêvez sans nul doute d'un scénario ? Pour installer le doute dans l'autre camp, il serait préférable de le surprendre d'entrée. Il est vrai que notre mission ne sera pas une simple partie de billard, mais c'est jouable. L'envie des joueurs m'oblige à être optimiste. – Que craignez-vous le plus ? La phobie d'une blessure qui vous oblige à chambouler votre stratégie est l'une des principales bêtes noires d'un coach craignant aussi le mauvais sort. A savoir, ces buts assassins qu'on encaisse contre le cours du jeu. – Dans quel état d'esprit se trouve votre équipe ? En véritables pros, les joueurs se concentrent sur leur sujet. D'autant qu'ils ont encore et toujours faim de victoires. Ils veulent tant faire plaisir à tous les Algériens dont les yeux sont désormais braqués sur ce groupe en mesure de renverser la tendance. J'ai confiance en mes joueurs. – De nombreux initiés disent qu'une grande compétition, qu'elle soit une demi-finale ou une finale continentale, se gagne, elle ne se joue pas. Etes- vous de cet avis ? Pour être plus explicite, il faut être réaliste et jouer juste. Car dans pareilles circonstances, la moindre erreur se paie cash. Avec son football attrayant, mon équipe se distinguant par une touche de balle est en mesure d'allier l'art et la manière. – Ne craignez-vous pas la pression du public et de l'enjeu ? Au contraire, ces deux points motivent les troupes, heureuses de jouer une telle compétition et d'atteindre les dernières marches d'une aventure des plus exaltantes. – Selon vous, quelle place occupe le volet psychologique dans un tel contexte ? Incontestablement, la première. On ne gagne pas les grandes batailles sans une grande mobilisation et sensibilisation. Le mieux concentré et le plus calme prendra, à mon sens, une option, et aura, en fin de compte, le dernier mot.