E ntrant dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne, un programme nommé AFEQ a démarré il y a sept mois et a pour objectif d'assurer, notamment, une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi «par une plus grande implication des entreprises». La wilaya de Blida est concernée par ce programme. «Parmi nos objectifs figure la promotion des spécialités demandées sur le marché via le mode apprentissage au sein des entreprises et l'insertion des apprentis dans le milieu professionnel une fois le diplôme en main», explique Mme Hamoudi, ancienne cadre du secteur de la formation professionnelle, aujourd'hui représentante du programme AFEQ à la wilaya de Blida. Et de poursuivre : «Nous contribuons aussi à définir les besoins du marché en matière de main- d'œuvre, en collaboration avec les acteurs concernés de près ou de loin par la formation/apprentissage.» Le programme AFEQ, d'une durée de 36 mois, est placé sous l'égide du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et concerne également dans sa mise en œuvre notamment le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. «L'objectif général de ce programme est d'assurer une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi par une plus grande implication des entreprises et des secteurs économiques dans la formation et l'insertion des jeunes», lit-on sur le site internet de la délégation de l'Union européenne à Alger. Le programme en question s'articule autour de deux objectifs spécifiques qui sont: assurer l'adaptation des qualifications aux exigences des offres d'emploi exprimées par les secteurs prioritaires, assurer l'adéquation structurelle entre la formation et l'emploi par le positionnement de l'entreprise et des secteurs économiques au cœur du système de la formation professionnelle. Ce programme est donc appelé à apporter la réponse la plus efficiente possible aux problèmes que rencontrent les jeunes dans leur recherche d'un emploi et dans l'insertion professionnelle, en visant à renforcer et à adapter leurs compétences et leurs acquis aux besoins des entreprises. Les jeunes et l'effet mouton ! Il faut dire qu'une stratégie pour une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi s'impose. Souvent, les centres de formation répondent à un besoin social et non économique. Les jeunes fuient les métiers de l'agriculture et de l'habitat, mais aucune action efficace n'est engagée jusqu'ici pour promouvoir ces métiers très demandés pourtant par le marché du travail, mais jugés pénibles par la nouvelle génération. Les jeunes sont ainsi victimes de l'effet mouton, c'est-à-dire chacun imite l'autre pour ce qui est du choix, créant parfois des spécialités ‘'tendances'' sans que celles-ci soient réellement d'avenir ! Rien qu'au niveau de l'INSFP de Bougara, à l'est de Blida, ils sont une vingtaine d'apprentis qui poursuivent une formation en agriculture, alors que la wilaya de Blida et sa région sont à vocation agroalimentaire. Par contre, et rien que pour l'exemple, la demande pour la spécialité ressources humaines est très importante, dépassant largement les besoins du marché. Ils sont d'ailleurs plus de 1000 stagiaires poursuivant une formation dans cette spécialité à l'INSFP de gestion de Blida. La question qui se pose est : où vont-ils après la fin de leur stage ? «Les spécialités électromécanique et réparation des machines industrielles sont très demandées par le marché du travail. Des chefs d'entreprise se déplacent jusqu'aux centres où ces spécialités sont dispensées pour dénicher ceux qui s'apprêtent à sortir ou demander la liste des sortants tellement ils ont du mal à trouver ce genre de profil. Par contre, d'autres spécialités restent convoitées, alors qu'elles n'offrent que rarement de débouchés», déplore-t-on. Développer une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi, l'implication des entreprises pour le choix des spécialités avant leur lancement et la sensibilisation des jeunes à opter pour des spécialités qui répondent aux besoins du marché demeurent indispensables pour former efficacement. Pour les jeunes, chômeurs sans diplômes ou désirant poursuivre une formation professionnelle par apprentissage, la date limite des inscriptions est le 31 octobre prochain .