Les sièges de plus de 11 sociétés nationales publiques sont encore fermés dans la zone industrielle de Sidi Moussa, depuis la restructuration du secteur économique publique en 1997. Par conséquent, plus de 10 000 travailleurs sont ainsi au chômage et un bon nombre de familles se trouvent ainsi dépourvues de gagne-pain. Pratiquement, les espaces des grandes usines de textile, de bois et de cuir sont encombrés d'engins en panne et d'équipements stockés depuis plusieurs années. Personne n'a pris la décision de les réparer ou d'autoriser d'autres à le faire. Or, c'est un secret de Polichinelle que cet important appareil de production industrielle est paralysé sans motif valable. En plus, des milliers de postes d'emploi sont perdus du fait de la fermeture d'un arsenal de chaînes de production vouées à la poussière et à la rouille à cause de sa non-exploitation. Si les circonstances de la tragédie nationale ont motivé la transformation de certaines enceintes en sièges d'institutions chargées d'assurer la préservation des biens et la protection des citoyens de tout danger, d'autres sièges de sociétés peuvent aujourd'hui servir pour de nouvelles structures de production publiques ou privées. Mais elles sont toujours hors d'usage alors que, paradoxalement, bien des opérateurs et des industriels recherchent désespérément des locaux pour implanter leurs petites et moyennes unités de production. Le taux de chômage parmi les jeunes diplômés et les anciens cadres et ingénieurs ne cesse de croître à cause de l'absence d'investissements au niveau local. De nombreux investisseurs, originaires de la commune de Sidi Moussa, ont été contraints à aller investir dans les communes avoisinantes, déçus de ne pas voir le problème du foncier industriel résolu. Cet épineux dossier a tant hanté les esprits des responsables administratifs locaux que des opérateurs économiques attendent, en vain, la reprise de ces outils de production. En parallèle, l'urbanisation de la ville est en pleine expansion sans pour autant « céder » de la place au tissu industriel. Quant au sort des constructions de la zone industrielle, rien n'est sûr quant à leur probable reprise. Le manque d'hygiène et l'inexistence de sécurité industrielle rendent impossible une reprise immédiate. Pis, les intempéries en furie ne pourront que détériorer davantage les équipements et d'inestimables pertes économiques en découleront à cause de l'état lamentable des lieux, alors que les autorités locales ne peuvent visiblement rien faire. « C'est plutôt l'administration de la tutelle qui est responsable de la déplorable dégradation des infrastructures industrielles au niveau des collectivités locales », déclare une source locale.