La découverte ,le 11 octobre, d'un nouveau site de la sittelle kabyle donnera-t-elle un nouvel élan à l'ornithologie ? Pourquoi en fait ces volatiles intéressent depuis toujours les poètes, les naturalistes, les scientifiques, les amoureux de la natures ? Les réponses sont généralement connues, mais pas toutes. En Algérie, les oiseaux, tous les oiseaux forestiers, oiseaux d'eau, marin, migrateurs ou sédentaires, ont été pendant longtemps et sont toujours les seuls moyens d'obtenir des indications sur la santé des milieux naturels, les écosystèmes et leur fonctionnement. Compter le nombre d'individus par espèce, noter la présence des différentes espèces et observer leurs activités en toutes saisons donnent en effet une foule d'information. Les oiseaux sont d'excellents indicateurs écologiques. On dispose de données éparses dès l'antiquité sur des espèces présentes rapportées par tes textes anciens ou des représentations. La littérature et le melhoun (texte poétique en dialecte local) est riche en volatiles qui inspirent leurs auteurs. Mais, pour l'heure, les premières observations notées que telles sont rapportés par des militaires du corps expéditionnaire français de 1830 surtout dans les régions sahariennes. Selon Mohamed Bellatrèche, professeur d'écologie forestière à l'Ecole nationale supérieure d'agronomie d'El Harrach, on distingue trois périodes pour l'histoire de l'ornithologie algérienne. La première entre 1830 et 1962 avec des données générales, la deuxième entre 1962 et 1976 avec une contribution des étrangers et entre 1976 et 1980, l'entrée en lice des premiers ornithologues algériens. Aujourd'hui, on en compte plusieurs dizaines qui sont dans les laboratoires universitaires, sur le terrain comme les deux générations de forestiers qui ont bénéficié de formations ou encore les nombreux photographes animaliers qui font des merveilles sur les réseaux sociaux. Il est vrai que l'ornithologie est une activité passionnante qui se pratique à tout âge. Pas besoin en effet d'être un érudit et il faut peu de moyens. Sur le plan recherche scientifique, plusieurs travaux et recherches ont été menés depuis 1979.Dans le Maghreb, l'Algérie est pionnière en la matière. On compte en effet de nombreuses thèses de doctorats soutenues dans les universités algériennes ou à l'étranger. Sur le terrain, il y a aujourd'hui des observateurs, mais en nombre infime si on considère l'étendue du territoire national. Un dénombrement, incomplet, est effectué annuellement pour les oiseaux d'eau par l'association AquaCirta de Constantine, qui a organisé les «Journées nationales des ornithologues amateurs algériens» à Constantine, du 18 au 20 mai 2017. Un autre réseau, celui de l'Association nationale algérienne d'ornithologie (Oran), beaucoup plus active, inonde la Toile avec des photos et des informations sur l'avifaune, comme le fait également AquaCirta de Constantine. Tout ceci semble avoir commencé avec les premiers stages d'ornithologie du Parc national d'El Kala en 1987 en partenariat avec l'INA et l'université de Annaba, qui ont donné un nouveau souffle à l'ornithologie algérienne. Ils ont permis de faire connaître l'ornithologie algérienne, de former les premiers ornithologues, de créer un réseau national d'observateurs d'oiseaux d'eau et de créer une centrale ornithologique pour assurer leur suivi.