Le cancer du sein demeure en tête de liste chez la femme, suivi du colorectal, du cancer de la thyroïde et du col de l'utérus, alors que chez l'homme, le cancer du côlon est classé en premier avant ceux du poumon, de la prostate, de la vessie et de l'estomac. En Algérie, 41 948 nouveaux cas de cancers, toutes localisations confondues, ont été enregistrés en 2016, avec une augmentation relative du nombre de cas chez l'homme et la femme. Les cancers du sein et du côlon représentent 40% de l'ensemble des cancers toutes localisations confondues, selon les dernières données du réseau du registre national du cancer, présenté hier par les coordinateurs des registres du Centre, de l'Est et de l'Ouest. Le cancer du sein demeure en tête (des pathologies) chez la femme, suivi du colorectal, du cancer de la thyroïde et du col de l'utérus, alors que chez l'homme, le cancer du côlon est classé en premier avant ceux du poumon, de la prostate, de la vessie et de l'estomac. Les cinq principales localisations chez la femme comptabilisent à elles seules un total de 14 942 nouveaux cas, soit 64%, dont 9862 nouveaux cas de cancer du sein dont l'âge médian est de 47 ans. Un cancer qui évolue de 7% chaque an, a noté le Pr Hamdi Cherif, coordinateur du réseau de l'Est. Chez l'homme, le nombre de nouveaux cas a atteint 9922, dont 2546 nouveaux cas de colorectal. Au total, le taux d'incidence standardisé pour les deux est de 103,3 pour 100 000 habitants. Ces données ont été recueillies auprès des services de cancérologie et les Centres anticancer (CAC) répartis à travers différentes wilayas du pays, a souligné le Pr Hamouda, coordinatrice nationale du registre des cancers. Elle a précisé que le registre des cancers couvre 90% de la population sur l'ensemble des wilayas du pays. Les trois intervenants et coordinateurs des registres des cancers de l'Est, de l'Ouest et du Centre ont insisté sur la caractéristique épidémiologique spécifique à notre région comparativement aux autres, notamment pour ce qui est de l'«épidémie» du cancer du sein. «Désormais, les cancers font partie des pathologies dominantes en Algérie», a-t-elle relevé. Et d'appeler à la mise en place des programmes nationaux de dépistage. Lequel dépistage doit être, selon elle, encadré, réglementé et évalué. L'incidence du cancer va en augmentation, a-t-elle averti. Il est temps, d'après le Pr Hamouda, de travailler dans cette optique, car c'est le «seul moyen pour identifier ces cancers prévalents, les traiter et augmenter la durée de survie et surtout diminuer le fardeau de cette pathologie. Il faut engager des mesures pour casser ces courbes d'incidences en augmentation», a-t-elle recommandé. Et d'insister sur la consolidation du réseau national des registres, stabiliser le personnel en charge de la collecte des données et nommer officiellement les coordinateurs des registres à travers les différentes wilayas. La formation est également un des aspects évoqués lors de cette rencontre et qui constitue, selon le Pr Fouatif, responsable des registres de la région Ouest et du Sud-Ouest, un pilier pour la réussite de ce programme. Il a également insisté sur l'implication du secteur privé dans la notification des cas. Au volet prévention, le coordinateur de la région Ouest a plaidé pour l'intensification de la lutte contre le tabac, l'organisation de programmes de dépistage du cancer du sein et du colorectal, notamment identifier les zones exposées à des nuisances industrielles et polluantes. De son côté, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, le Pr Djamal Fourar, a annoncé, à cette occasion, l'installation d'un comité national de dépistage des différentes localisations. Les programmes de dépistage vont concerner dans un premier temps les cancers du sein et du côlon dans cinq wilayas pilotes – Biskra, Tipasa, Maghnia, Laghouat et Constantine – avant d'être généralisés à toutes les wilayas.