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Quelle légitimité pour l'APN ?
La majorité place Mouad Bouchareb à la tête de la chambre basse du parlement
Publié dans El Watan le 25 - 10 - 2018

Costumes, cravates, visages souriants, robes élégantes, assorties aux accessoires et fantaisies, coiffures de fête, maquillage de circonstance… En bref, hier, les députés de l'alliance présidentielle donnaient l'impression de fêter leur retour dans une arène, qu'ils ont arrachée après trois semaines de «combat». Ils passent d'une caméra à une autre et multiplient les déclarations d'autosatisfaction.
C'était l'ambiance qui régnait hier, dès 9h, dans le hall de l'Assemblée populaire nationale. Les députés du FLN, du RND, du MPA, de Taj et quelques indépendants étaient tous réunis pour valider la décision de «vacance» du poste de président et plébisciter son successeur. Le comptoir de la cafétéria ne désemplit pas. Toutes les discussions portent sur le choix de ce nouveau président, mais pas sur Saïd Bouhadja, celui qui ne veut pas démissionner.
Evoquer ce dernier, c'est rappeler toutes les violations de la loi qui ont eu lieu pour arriver à cette plénière, à commencer par ce retrait de confiance qui n'existe nulle part dans les textes, le gel des activités parlementaires, la fermeture de la porte officielle de l'Assemblée avec une chaîne et un cadenas, l'envahissement du 5e étage, l'évacuation du personnel administratif, le changement des serrures du bureau du président et le sit-in devant l'entrée du palais pour empêcher Bouhadja d'accéder à son bureau et pour des griefs qu'aucun député n'a été capable d'évoquer ou d'argumenter.
«Il n'est pas question de revenir sur ce qui s'est passé. Il y a eu des choses qu'on n'aurait pas dû voir. Mais, c'était dans l'intérêt du pays…», nous dit Djamel Bouras, député FLN, qui avait joué un rôle prépondérant dans la crise au sein de l'Assemblée. La mine défaite, il ne veut plus entendre parler de «ces mauvaises images».
Un peu plus loin, Mohamed Djellab, l'ancien ministre des Finances, député FLN, dont le nom était sur la liste des successeurs de Bouhadja, est seul. Il scrute le va-et-vient des journalistes et des parlementaires. Dans les couloirs, de nombreux députés disent qu'il aurait conditionné son accord par la démission de Bouhadja. Etant donné le refus de ce dernier, Djellab aurait décliné l'offre et c'est sur Mouad Bouchareb que le choix a été porté. «C'est ce que j'ai entendu dire. Mais, ce n'est pas vrai», nous dit-il.
«Tout le monde a accepté la situation du fait accompli»
Très discret, debout au fond, loin du vacarme régnant, il est le moins sollicité par les journalistes. Pourtant, la veille, avant que le nom de Bouchareb ne soit annoncé, son téléphone n'arrêtait pas de sonner. «Peut-être qu'ainsi, la situation ira mieux», répond-il lorsque nous l'avons interrogé sur la légitimité ou non du candidat FLN sans la démission de Saïd Bouhadja.
Les alertes sonores annoncent le début de la plénière. Il est 10h. La salle est à moitié pleine. Les déclarations à la presse ne prennent pas fin. Les députés de l'opposition en profitent pour expliquer le boycott de la plénière sous le regard des députés du FLN qui, faut-il le noter, étaient les plus actifs, et à un degré moindre ceux du RND, qui étaient plus réservés et peu bavards.
Les députés prennent place. Ils occupent une grande partie des bancs de l'opposition, comme pour masquer le vide flagrant. Bon nombre de députés aussi bien du FLN que du RND, et du MPA ou encore de Taj, refusent de s'exprimer ouvertement. Visiblement gênés par nos questions sur la légitimité de la déclaration de vacance, des conséquences de l'installation d'un nouveau président, alors que le premier n'a toujours pas démissionné, ils ont préféré nous renvoyer vers les chefs de groupes. Ils parlent tous d'une seule voix. «Aujourd'hui, nous sommes là.
C'est un jeune qui prendra les rênes de l'Assemblée, c'est déjà un acquis», nous disent-ils, tout en reconnaissant que «dans l'intérêt de l'institution, tout le monde a accepté le fait accompli». Le fait accompli est cet argument qu'Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, avait évoqué pour expliquer la nécessité pour Saïd Bouhadja de démissionner, parce qu'il était «supérieur à la Constitution». Hier, dans l'hémicycle, ce mot revenait sur toutes les lèvres, comme pour justifier l'injustifiable.
Il est 10h30 passées, le président de la séance, Hadj Aïb, le doyen des députés, assisté de ses pairs, lit l'ordre du jour et commence par faire le décompte des présents, 289 et 33 procurations, soit un total de 321. Il donne la parole au rapporteur de la commission juridique, un député du RND, qui lit le rapport sur la «vacance» du poste de président.
Quelques lignes seulement, et sur la base du constat «de refus de démission du président, de son refus de répondre aux 351 députés de la majorité qui lui ont retiré leur confiance, de la situation d'impasse qui a suscité la paralysie des activités parlementaires», cette structure composée majoritairement de juristes a décidé que Bouhadja était dans une situation «d'incapacité» et que son poste était de fait «vacant».
La décision est votée à main levée par une assistance totalement acquise. Dans son décompte des voix, le président ne se rend pas compte qu'il a commis une erreur. Au lieu de 320 oui, il dit sur la feuille qu'il tient entre les mains, 217 oui, et subitement, des voix s'élèvent dans la salle. Le président se rend compte de l'impair. Il change la feuille et corrige. Un seul non, un député indépendant qui était dans la salle. L'audience est levée, avant de reprendre une demi-heure plus tard pour le plébiscite du successeur de Bouhadja.
Surprenantes éloges de Djemai
Mohamed Djemai, le député de Tébessa, qui est, depuis plus d'une année, dans le viseur de son secrétaire général, Djamel Ould Abbès, prend la parole. Il présente Mouad Bouchareb comme candidat unique du parti, «un jeune et brillant patriote, qui donnera une meilleure image», dit-il dans une longue présentation élogieuse. Très prolixe, il a brossé dans le sens du poil le portrait de Bouchareb, son adversaire d'hier, devant de nombreuses caméras de chaînes privées, avant qu'il ne rentre dans la salle.
Entre 2013-2014, Djemai était chef du groupe parlementaire du FLN, et une des forces de frappe de Amar Saadani, alors président de l'Assemblée. Durant cette période, Mouad Bouchareb était vice-président et avait subi de fortes pressions exercées par Djemai pour qu'il soit déchu de son poste. Ses activités avaient même été gelées au sein du groupe, ce qui a perturbé les travaux du bureau. Mieux encore. Djemai l'a même empêché d'accéder quelque temps après à la tête des structures de l'Assemblée.
Il était comme isolé des activités parlementaires en raison de sa relation conflictuelle avec Djemai, le chef du groupe FLN. Hier, Djemai était une autre personne. Voulait-il se racheter ? En tout cas, après lui, tous les chefs de groupes des partis de l'alliance ont cautionné la candidature de Bouchareb, avant qu'il ne soit plébiscité, en moins de 20 minutes.
Né en 1971, il était président du groupe parlementaire du FLN, et a pris part activement à la destitution de Bouhadja, alors qu'il était parmi ses plus proches collaborateurs. Dans sa longue allocution, il cite 11 fois le président de la République pour le remercier, le glorifier, l'honorer, lui rendre hommage… tantôt pour avoir cautionné sa candidature, tantôt pour avoir sauvé le pays, ou pour ses efforts pour la stabilité des institutions.
Al'égard de l'opposition, il se déclare prêt à ouvrir une nouvelle page, et l'appelle à un dialogue constructif. En bref, Bouchareb a parlé avec le costume de président. Dès la fin de la plénière, il est monté au 5e étage, où se trouve le bureau de Saïd Bouhadja. Il a certainement pris place et changé tous les sceaux de la troisième institution du pays, qui sont encore marqués du nom de son prédécesseur.
Le premier à lui avoir rendu visite pour le féliciter est l'ex-secrétaire général de l'Assemblée, dont son limogeage par Saïd Bouhadja a été le facteur déclenchant de la crise. Bouchareb va-t-il le réintégrer à son poste ? Probablement, puisque des rumeurs dans ce sens circulent déjà dans les couloirs du palais Zighout Youcef. La cérémonie de plébiscite s'est terminée avec une Assemblée à deux présidents, l'un légitime et l'autre imposé par la situation du fait accompli.


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