Nouria Benghebrit impose l'enseignement les mardis et samedis. Désormais, les enseignants des paliers primaire et moyen donneront des cours le samedi et le mardi après-midi. Un dispositif mis en place par la ministre de l'Education nationale pour remédier pédagogiquement aux difficultés d'apprentissage et relever le niveau des élèves. Selon le communiqué de la direction de l'enseignement fondamental du ministère, la décision entrera en vigueur dès la rentrée des vacances d'automne. Et si le dispositif a été accueilli à bras ouverts par les parents d'élèves, il n'a cependant pas enchanté les enseignants et syndicalistes du secteur qui refusent de sacrifier leur droit au repos et menacent de grève nationale. Selon Bachir Hakem, porte-parole du CLA, cette réaction est sans surprise : «Comme d'habitude, les décisions prises jusqu'à ce jour n'ont et ne seront jamais acceptées par les enseignants qui se sentent esclaves qui doivent obéir, sans respect, sans tenir compte de leur expérience et de leur avis.» Et de juger que le dispositif du ministère n'est pas une si bonne idée : «Ce n'est pas en enseignant le samedi et le mardi qu'on relèvera le niveau. Pédagogiquement, c'est impossible ! L'élève n'aura que le vendredi pour se reposer. Dans ce cas de figure, on se dirige vers la politique de la tête bien pleine plutôt que de la tête bien faite !» Selon le syndicaliste, cette décision témoigne de l'incompétence du ministère. Selon lui, avant sa mise en place, il aurait fallu préalablement se rapprocher du ministère du Travail afin de savoir ce que la loi prévoit, prendre l'avis des élèves, de leurs parents, des enseignants et des spécialistes en pédagogie et enfin motiver les enseignants pour les convaincre d'enseigner pendant leurs journées de repos. «Pour élever le niveau des élèves, le ministère devrait chercher à trouver un moyen de faire aimer l'école aux élèves. Il faut également diminuer le volume horaire des élèves en commençant d'abord par revenir aux séances de 45 minutes car l'élève, aujourd'hui, ne peut rester concentré plus de 30 minutes. Il faut aussi aménager les après-midi des élèves pour leur permettre de pratiquer une activité de loisir», conclut-il. Par ailleurs, dans un communiqué publié cette semaine, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep) dénonce le manque de confiance et met en cause la prise de décision sans réunion ni recours aux syndicats des paliers concernés. Le syndicat exige, en outre, de «ne pas piétiner le droit au repos de fin de semaine, de diminuer le volume horaire des enseignants du primaire et de mettre en application la prime des heures supplémentaires».