Le ministère de l'Education nationale a envoyé une note pour instruire les établissements scolaires de dispenser des cours de soutien, les samedis matin et les mardis après-midi. Le dispositif touche les élèves de 5e année primaire et de 4e année moyenne. L'objectif étant d'encadrer les cours de soutien, devenus un fonds de commerce. Les syndicats, eux, dénoncent une décision unilatérale et refusent son application. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Dans le cadre de la refonte du système pédagogique, notamment pour les cycles primaire et moyen, la ministre de l'Education nationale a introduit le principe de la remédiation pédagogique. Ainsi, dans la circulaire cadre de l'année scolaire 2018-2019, il est stipulé que les directeurs des établissements doivent s'assurer de l'ouverture des établissements scolaires en dehors des horaires des cours pour dispenser les cours de soutien organisés par les centres d'enseignement et de formation à distance. Le but est également, entre autres, d'assurer l'encadrement des cours de soutien. La ministre de l'Education répond ainsi à la revendication des associations des parents d'élèves qui veulent mettre fin à l'anarchie qui caractérise ces cours de soutien, dispensés dans des conditions souvent déplorables. Pour mettre en œuvre cette instruction, la direction de l'enseignement fondamental du ministère de l'Education a envoyé, au cours de la semaine dernière, une note instruisant les directeurs des établissements d'ouvrir les établissements scolaires les samedis matin et les mardis après-midi pour dispenser des cours de soutien notamment pour les élèves des classes d'examen, 5e année primaire et 4e année moyenne. Une note qui a soulevé la colère des syndicats autonomes du secteur. Lesquels dénoncent une décision unilatérale et refusent son application. Le Cnapest pointe du doigt, d'ailleurs, «l'autoritarisme» de cette note. «Cette note est unilatérale et son caractère est autoritaire, elle nous impose de travailler les jours de repos et nous ne sommes pas associés à cette décision en tant que partenaire social, cette note va créer une anarchie dans les établissements scolaires et des conflits entre les directeurs, sommés d'appliquer cette note, et les enseignants qui sont en droit de refuser de travailler », prévient le syndicat qui alerte sur ce genre de correspondances qui vont mettre davantage de pression sur l'enseignant et l'élève. «Nous avons l'habitude de pratiquer la remédiation scolaire, mais chaque enseignant choisit le rythme qui lui convient, le ministère de l'Education veut démontrer qu'il a mis en place un dispositif nouveau en donnant un ordre aux enseignants, or, nous refusons les ordres», a souligné Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest qui dit refuser également cette politique de non-concertation. La note ministérielle, selon, lui est simplement «inapplicable ». Boudiba estime que c'est plutôt la politique de recrutement du ministère de l'Education qui a amplifié les problèmes dans le secteur. Le syndicaliste dénonce un manque «terrible dans le matériel scientifique et pédagogique, la surcharge, le manque d'encadrement, d'infrastructures et de formation ». L'Unpef, de son côté, estime que cette décision «unilatérale ne le concerne pas». «Nous n'avons pas été consultés, contrairement à ce que stipule la charte d'éthique du secteur que nous avons signée avec la ministre. Le samedi est un jour de repos dans la Fonction publique et nous refusons de travailler, sauf pour ceux qui veulent le faire volontairement », a indiqué Sadek Dziri, président de l'Unpef. Le Satef poursuit dans la même logique en affirmant refuser l'application de cette note. Selon lui, «on ne peut pas obliger un enseignant à travailler durant ses jours de repos». D'autant que, précise Boualem Ammoura, ces cours de soutien sont rémunérés de l'ordre de 250 dinars la séance. Un prix qui est loin de stimuler la corporation, selon lui. D'ailleurs, poursuit-il, même les directeurs et les adjoints de l'éducation vont refuser de venir travailler, puisqu'ils ont déjà un volume horaire «épuisant ». Le syndicat dit «refuser de surcharger le volume horaire de la corporation, plus qu'il ne l'est déjà». S. A.