L'ADE a, semble-t-il, pris la décision, depuis quelque temps, de prendre le taureau par les cornes en tentant de remettre de l'ordre dans ses réseaux et traquer les mauvais payeurs. Il convient d'admettre que cette entreprise aux moyens limités est en butte à un sérieux problème de crédibilité de par son incapacité à assurer une distribution régulière et convenable d'eau à ses abonnés. Ces derniers crient souvent au scandale, au vu des graves pénuries d'eau qui sévissent à longueur d'année, et que certains responsables de l'ADE imputent également à d'autres parties directement impliquées, selon eux, dans cette situation. L'opération engagée semble s'inscrire en droite ligne pour renflouer les caisses de cet organisme durement éprouvées par le manque à gagner des créances non payées. Pour ce faire, la « solution miracle » a été de couper purement et simplement l'alimentation en eau à l'abonné qui s'obstine à ne pas payer. Dans certains quartiers, ces mesures coercitives n'ont pas épargné les bons payeurs. Pour cause ! les responsables de l'ADE, sans faire une enquête sur le terrain ont suspendu l'abonnement à l'ensemble des habitants du quartier Ouled Salah. Au siège du centre ADE d'El Milia, on nous dira que « ces mesures ont été prises pour remettre de l'ordre dans un réseau littéralement pillé par les branchements illicites ». Dans le même quartier dont l'écrasante majorité des habitants doivent, selon certaines sources, plus d'un million de dinars à l'ADE, une quarantaine de branchements illicites ont été suspendus. La nature du réseau défaillant dans ce quartier à relief difficile et accidenté, mis en place en 1997, n'ayant guère permis une alimentation convenable, a poussé certains à opérer des branchements anarchiques