En plus du programme «spécial» de développement des zones frontalières, le gouvernement se penche également sur la promotion des exportations dans ces régions. Ainsi, le département du commerce prévoit de relancer les manifestations économiques et des expositions dans les wilayas frontalières du Mouggar (Tindouf) et de l'Assihar (Tamanrasset), le Salon des produits agricoles (El Oued) et le Salon des dattes (Béchar et Adrar). Dans ce cadre, il est prévu à titre illustratif la révision du système législatif régissant les opérations de commerce par troc via l'élargissement de la liste des marchandises concernées. Pour le gouvernement, les régions frontalières représentent «un second souffle économique pour l'Algérie dans la perspective des échanges économiques avec les pays africains». Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire l'a bien souligné en évoquant la semaine dernière l'importance du rôle du poste frontalier avec la Mauritanie ayant permis l'ouverture de nouveaux horizons pour une coopération fructueuse, stratégique et sérieuse entre les deux pays. D'ailleurs, pour marquer son retour dans les manifestations régionales, l'Algérie participe en Mauritanie avec une forte délégation à la plus grande manifestation économique en dehors de ses frontières et qui se tient jusqu'à aujourd'hui dans la capitale mauritanienne. avec plus de 170 acteurs économiques nationaux, soit un nombre près de trois fois supérieur à l'édition de 2017. Comme premiers résultats, l'on note la signature de 14 accords de partenariat dans divers secteurs. Il s'agit pour les deux pays d'une manière de «couronner les efforts communs pour intensifier leurs échanges commerciaux à travers l'ouverture en août dernier du premier poste frontalier depuis l'indépendance respective des deux pays». Une ouverture qui a permis pour la première fois d'acheminer les produits algériens par route. Aussi, les opprtunités d'investissements que présente la zone franche de Nouadhibou devront permettre selon le ministre du commerce, Saïd Djellab, aux opérateurs algériens d'accéder à de nouveazux marchés en Afrique de l'Ouest.Mais, faudrait-il marquer d'autres pas dans la conquête des marchés voisins en assurant les conditions nécessaires. «Peut-on accepter que la route Reggane – Bordj Badji Mokhtar, de plus de 600 km, ne soit pas goudronnée ? Le produit de l'agriculture à Oued Souf ne trouve pas les canaux de distribution adéquats ? Nos voisins maliens, tchadiens et nos amis du Cameroun et du Nigeria attendent nos dattes : le Soudan est là pour nous offrir une très bonne qualité de viande !», répertoriera comme opportunités le professeur en management public à l'université de M'sila, Ali Debbi. Pour ce dernier, il y a lieu de mettre en œuvre les recommandations de l'Union africaine en matière de création des zones de libre-échange, pour créer une ou plusieurs au Sud et dans les autres régions. «Une zone de libre-échange à Tamanrasset va développer la région, et a va nouer les liens avec les partenaires de l'autre côté : des populations, des associations, des Chambres de commerce, des Chambres d'artisanat, des Chambres d'agriculture, des syndicats des agences touristiques», proposera-t-il, plaidant dans le même sillage pour des systèmes de veille dans les différentes dimensions : économique, commerciale, sécuritaire et démographique.