Le wali de Ghardaïa, Yahia Fahim, a appelé une nouvelle fois hier à la sagesse. C'est dans un état de déception que le wali nous reçoit, dans le bureau du chef de daïra de Berriane. Il a failli perdre la vie lors de son déplacement sur les lieux ; son garde du corps a d'ailleurs été blessé à la tête. « Nous ne cesserons jamais d'appeler à la sagesse », dit-il d'emblée. Il indique que « les deux communautés soutiennent qu'il y a des gens de l'extérieur qui sont en train d'attiser la tension ». « Permettez-moi de vous dire, ajoute-t-il, que tous les jeunes aspirent à un retour au calme. » Appelant la population à participer activement, avec les services de sécurité, au rétablissement du calme, le wali regrette qu'il existe encore des gens qui font dans la provocation. Il assure que « l'administration a joué pleinement son rôle et cela sans faire de distinction. L'Etat est là pour protéger tous les citoyens ». Sans donner de précisions, il signale que « les événements de vendredi ont pour origine l'agression violente de deux jeunes d'une communauté ». Et, dans ce cas, poursuit-il, « il faut s'attendre bien sûr à un retour de manivelle ». Et d'ajouter : « Il n'est pas question de dénoncer les services de sécurité. Ils étaient là. Ils font très bien leur travail. » Il tient à expliquer que « les services de sécurité forment une sorte de ceinture de sécurité entre les deux parties pour qu'il n'y ait pas d'affrontements ». M. Fahim affirme qu'« il y a des jeunes qui demandent de les laisser aller à la confrontation », avant de fondre en larmes. « Je suis touché dans ma sensibilité de moudjahid. Je suis choqué et révolté, c'est pour cela que j'appelle au calme », lance-t-il. Pourtant, « j'aime les deux communautés », précise le wali de Ghardaïa. Après un lourd silence, il continue : « Tant que je suis là, ça se calme mais ça dégénère dès que je pars. Je peux installer un lit de camp ici, mais est-ce la solution ? » Pour lui, « la solution viendra des deux communautés ». Le wali nous annonce enfin qu'il y a eu des interpellations. A ce titre, il précise que les services de sécurité n'arrêtent pas n'importe qui. Cela se fait après des enquêtes sur le terrain. A noter que le wali a réuni, dans la matinée d'hier, la commission de sécurité de la wilaya. Il s'est rendu à Berriane pour s'enquérir de la situation et tenir un conclave avec notables des deux communautés. Aucune information ne nous a été communiquée sur ce qui s'est dit au cours de ces deux réunions.