Les Etats-Unis ont appelé, mardi, à la fin de la guerre au Yémen, rapportent les médias citant les déclarations successives du secrétaire à la Défense, Jim Mattis, et du secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo. Aussi, Washington, réclame l'ouverture de négociations de paix d'ici 30 jours. Néanmoins, il exige que le premier pas soit fait par les rebelles houthis. «L'heure est maintenant à la fin des hostilités, ce qui inclut les tirs de missiles et de drones venant de zones contrôlées par les Houthis vers le royaume d'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis», a déclaré Mike Pompeo dans un communiqué. «Les frappes aériennes de la coalition doivent ensuite cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen», a-t-il ajouté. Comme il a demandé des premières consultations sous l'égide de l'émissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU) «en novembre dans un pays tiers» pour évoquer notamment «la démilitarisation des frontières et la concentration de toutes les armes lourdes sous le contrôle d'observateurs internationaux». De son côté, Jim Mattis a appelé «tout le monde» à rejoindre la «table des négociations sur la base d'un cessez-le-feu» qui verrait d'abord un retrait des rebelles houthis de la frontière avec l'Arabie Saoudite, «puis un arrêt des bombardements» de la coalition arabe. L'arrêt des hostilités permettra à l'émissaire des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, de «réunir» les différentes parties «en Suède», a indiqué le chef du Pentagone au cours d'une conférence à Washington, après avoir rencontré plusieurs dirigeants arabes récemment, en marge du Dialogue de Manama. «Nous devons faire ça d'ici 30 jours (…) et je pense que l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis sont prêts.» L'armée américaine fournit une aide logistique à l'Arabie Saoudite et aux Emirats, et partage des renseignements avec ses alliés. Mais face aux accusations faites contre Riyad de frappes aveugles et de bavures, qui ont coûté la vie à des centaines de civils, l'administration Trump est dans la gêne. L'échec de Genève Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, l'Arabie Saoudite, à la tête d'une coalition arabe, a lancé une opération militaire aérienne au Yémen contre les rebelles houthistes, minorité zaydite d'obédience chiite. Objectif : chasser les Houthis de la capitale, Sanaa, qu'ils occupent militairement depuis septembre 2014, et rétablir le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad. Sur le plan régional, l'offensive vise à contrer l'influence de l'Iran. La dernière tentative de Martin Griffiths d'organiser des pourparlers de paix, en septembre à Genève, s'est soldée par un fiasco, en l'absence des Houthis. Ces discussions devaient être les premières depuis l'échec, en 2016, d'un long processus de paix pour tenter de mettre fin au conflit au Yémen. Mais les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes pans du territoire yéménite dont Sanaa, sont restés dans la capitale en déplorant ne pas avoir bénéficié des garanties nécessaires pour pouvoir se rendre à Genève. Ils ont demandé notamment de pouvoir revenir à Sanaa après les discussions. La capitale yéménite est aux mains des insurgés depuis 2014. La coalition militaire conduite par l'Arabie Saoudite, qui les combat et qui soutient les forces pro-gouvernementales, impose un blocus aérien au Yémen. Les rebelles houthis ont exigé aussi pour se rendre à Genève de partir dans un avion omanais et de transférer des blessés vers Mascate (Oman), a déclaré un membre de leur délégation, Hamid Assem. Les belligérants ont campé sur leurs positions. La coalition et ses protégés yéménites exigent le respect de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU, reconnaissant «la légitimité» du président Abd Rabbo Mansour Hadi, le retrait des Houthis des territoires qu'ils ont conquis et la restitution des armes lourdes. De leur côté, les Houthis demandent «l'arrêt de l'agression» saoudo-émiratie avant toute concession. Martin Griffiths est le troisième médiateur à gérer le conflit yéménite. Selon l'ONU, ce conflit a fait quelque 10 000 morts.