Une conférence sur le lancement de la seconde phase du « tarif de référence » a été animée, dimanche dernier, à l'amphithéâtre de l'Institut national de la formation professionnelle (INFP) par le docteur Achek, cadre au ministère du Travail et de la Protection sociale. Après avoir expliqué avec force détails le succès de la première phase des nouvelles dispositions mises en application par la tutelle, le même responsable a mis l'accent sur certaines incohérences existantes dans les rapports médecins-pharmaciens-CNAS. Le rejet de certaines ordonnances par le médecin-conseil, estime-t-il, est parfois justifié par de graves anomalies dans la prescription des médicaments. Il présentera, en data show, aux participants à cette rencontre des ordonnances authentiques qui avaient fait, auparavant, l'objet de rejet de la part de la CNAS. Des prescriptions médicales allant à contresens de la déontologie de la profession ont suscité une condamnation unanime de la part des personnes conviées à ce rendez-vous. Des ordonnances contenant des médicaments pour un traitement de l'hypertension artérielle (HTA), en même temps que des corticoïdes ; d'autres, sur lesquelles le médecin traitant administre au patient 54 comprimés/ jour et d'autres encore, sur lesquelles le Rivotril a garni le recto et le verso du document médical, ont été présentées à titre illustratif. D'autres révélations aussi préjudiciables pour cette corporation ont été faites dans ce même volet par l'animateur de la conférence qui, à plusieurs reprises, a martelé : « Soyons prescripteurs au lieu d'inscripteurs ». Ces appels à la modération et au professionnalisme mettront certains dérapages au centre de la polémique. Des médecins généralistes oublient souvent qu'ils versent dans l'illégalité par l'innovation de titres sans références scientifiques. Des immeubles où exercent des privés sont ornés d'écriteaux passibles de poursuites judiciaires. « Maladies du foie », « Maladies des hommes et des femmes », « Maladies du coeur »..., sont autant de titres fallacieux improvisés par des médecins peu respectueux des textes en vigueur. Dans un autre chapitre, le docteur Achek a rappelé que l'application du tarif référentiel a amené les laboratoires à baisser les prix des médicaments, provoqué l'adhésion des professionnels de la santé et des associations des malades et contribué à la préservation du système de la sécurité sociale. « Si le système de sécurité sociale s'effondre, tout le monde en subira les conséquences », a-t-il affirmé, avant de qualifier les mesures entreprises par le ministère de tutelle de « salutaires ». Réagissant à certaines critiques quant à la nomenclature des produits pharmaceutiques remboursables, il dira que la liste des 4 600 médicaments est arrêtée par le Comité de remboursement des médicaments (CRM), lequel comité est composé de spécialistes dans différents domaines et dont le choix est fondé sur des paramètres scientifiques et économiques. La liste des produits concernés par l'application du tarif référentiel a, quant à elle, atteint les 2 200 marques. Sa mise en application, a-t-il tenu à rappeler, a permis à la CNAS d'engranger des sommes importantes.