Objectif atteint bien au-delà des espérances. L'IMA, co-initiateur avec le Club des journalistes algériens en (et de) France (CJAF) a fait salle comble pour le concert de solidarité avec Ghaza dimanche soir. Paris. De notre bureau Plus de 440 places ont été vendues (20 euros l'unité), alors qu'il n'en restait plus une seule deux jours à peine après l'ouverture des ventes. Il est vrai que les Parisiens de toutes origines sont extrêmement sensibles (ils l'ont montré lors des nombreuses manifestations des semaines précédentes contre les bombardements israéliens de Ghaza) au drame et aux souffrances de la population de Ghaza. Les artistes à se succéder sur scène étaient nombreux, n'hésitant pas à venir apporter un soutien symbolique aux victimes civiles de Ghaza, en prenant un temps sur leurs propres obligations et engagements professionnels ou, malades, en quittant leur lit, comme cela a été le cas de Souad Massi. Il y avait le chanteur de chaabi Sid Ahmed Lahbib, Nassima (à Paris, au théâtre de la ville le 28 mars pour son nouvel album) qui a interprété pour l'occasion une nouvelle chanson Femmes de toutes les couleurs ; Houria Aïchi qui a interprété de sa voix puissante et cristalline a capella un morceau de son répertoire (Halli maghrour) ; l'Orchestre national de Barbès qui a électrisé la salle de l'auditorium de l'IMA ; Rachid Taha ; Souad ; Bania (groupe Gnaoua d'Alger) ; Jane Birkin ; Sapho ; Youmni Rabii (Marocain) ; Naziha Meftah (Libanaise), Wassim Ben Chaoucha ; Idriss El Mehdi ; Christian des Têtes Raides ; Rodolphe Burger ; Helena Noguera (sœur de Lio) et d'autres artistes encore. Jamel Debbouze et son épouse Melissa Theuriau (journaliste à M6) ont fait une apparition. Il y avait aussi, accueilli par des applaudissements nourris, un groupe israélien, Boogie Balagan, résolument engagé dans le combat pour la paix. Le chanteur du groupe, après avoir demandé au public de reprendre avec lui une des chansons interprétées, Wallou lamentations (allusion au mur des lamentations), a avant de quitter la scène dit : « Les murs finissent toujours mal », faisant référence à tous les murs, de toute nature érigés par la volonté humaine contre des êtres humains. Des médecins français de retour de Ghaza ont apporté un témoignage émouvant des violences subies par la population ghazaouie, notamment les femmes et les enfants, des traumatismes endurés et à venir, du courage et de la dignité du peuple palestinien, de l'abnégation, du dévouement sans compter et du sens de l'organisation de leurs confrères palestiniens, mobilisés 24 heures sur 24. « La très grande majorité des victimes des bombardements israéliens qu'on a eu à traiter étaient des civils et ne pouvaient être confondus avec des combattants », a dit le Dr Jacques Bérès (chirurgien de guerre). Et d'ajouter qu'étant d'origine juive, « ce conflit me bouleverse et m'atteint profondément ». Le médecin a également fait part d'« une entraide internationale formidable. Les médias ne le disent pas assez ». Allant dans le même sens, le Dr Bernard Guillon dira que « l'injustice m'a toujours révolté, c'est peut-être pour cela que je suis médecin ». Et « le peuple palestinien est un peuple digne, fier, debout. Il nous a montré qu'il faut continuer à vivre ». A préciser que la recette du concert sera intégralement versée aux missions médicales du collectif national de solidarité avec la Palestine. A Ghaza, tout est à reconstruire et 90% de la population dépendent, aujourd'hui, de l'aide humanitaire.