Le potentiel forestier a subi de sérieux dégâts durant la dernière décennie. Il s'est considérablement rétréci au point d'atteindre 13% seulement de la superficie totale de la wilaya, soit 65 000 ha répartis sur les monts du Dahra et de l'Ouarsenis. Aux affres du terrorisme sont venues s'ajouter les incendies d'été et les attaques répétées contre les espaces forestiers censés être protégés. La décennie noire, comme son nom l'indique, a été particulièrement dévastatrice pour ce patrimoine, en ce sens qu'elle s'est traduite par des pertes énormes s'élevant à plus de 5 000 ha de pin d'Alep, de chêne-liège, de chêne vert et de pin maritime ayant été la proie des flammes. La catastrophe est nettement visible sur le massif longeant la belle côte Ténésienne qui offre désormais un spectacle de désolation par endroits. C'est le cas, notamment, au niveau du mont de Sidi Merouane qui surplombe la ville et le port commercial. Outre la dévastation du couvert végétal, on a creusé un trou béant pour les besoins des exploitants des carrières d'agrégats. A cela est venue s'ajouter l'attribution d'espaces forestiers sur la côte pour des projets « d'investissements touristiques » qui n'ont jamais vu le jour. De même, l'unique forêt de 70 ha qui entoure la ville de Chlef a été en partie transférée au secteur de l'Urbanisme et de la Construction pour des projets administratifs. Le déboisement a déjà commencé dans l'indifférence générale, alors que l'endroit était initialement réservé par l'ancien wali (en place en 1998) pour la réalisation d'un parc récréatif dont le besoin se fait nettement sentir. Pour tenter de reconstituer la superficie forestière endommagée par les incendies, la Conservation des forêts a, dit-on, entamé un programme de reboisement annuel qui devait toucher plus particulièrement les zones nues.