Les groupes parlementaires du Parti des travailleurs (PT), du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et de l'union Ennahda-Adala-Bina, ont estimé dans leurs communiqués rendus publics hier que le projet de loi de finances (PLF) 2019, adopté à la majorité hier à l'APN, «ne prévoyait pas de mesures pour l'amélioration de la situation économique et financière du pays». Le groupe parlementaire du PT a évoqué dans son communiqué distribué à la presse, au terme de l'adoption du projet de loi, que ce texte «ne répond pas aux aspirations de la majorité des citoyens et ignore la souffrance qu'ils endurent d'autant qu'il ne prévoit pas de mesures pour l'amélioration de la situation financière et économique du pays». «Si ce projet de loi ne prévoit pas de taxes et d'impôts supplémentaires et le gel de certains projets, il reste toutefois peu différent des autres projets de loi ayant appliqué depuis 2015 la politique d'austérité qui a influé sur le pouvoir d'achat des citoyens», a-t-il relevé. Il a dénoncé «la réduction et la non-attribution de budgets supplémentaires aux secteurs sensibles qui rencontrent des problèmes en raison de la réduction du budget d'équipement de 10% et d'une légère augmentation du budget de fonctionnement». Pour sa part, le groupe parlementaire MSP a précisé dans son communiqué que ce projet de loi, contre lequel il a voté, «n'a pas examiné le déficit du budget de l'Etat et de la balance des paiements en particulier commerciale». Il a fustigé, par ailleurs, le «recours fréquent aux solutions de facilité et conjoncturelles au lieu de s'orienter sérieusement vers des réformes structurelles». Le groupe parlementaire de l'union Ennahda-Adala-Bina a formulé des réserves quant au «maintien du financement non conventionnel sans définir ses délais et le plafond de la planche à billet». «En dépit de la non-imposition de nouveaux taxes et impôts assimilés dans le PLF 2019, il y a absence de garanties et d'engagement politique pour la continuité de la loi de finances complémentaire de la même année, ce qui nous inquiète quant aux conséquences qui pèseront sur le citoyen», ajoute le communiqué du même parti. Il a relevé dans le même contexte «l'incompatibilité des indicateurs sociaux sur le terrain avec le volume des transferts sociaux et l'absence de perspectives pour la prise en charge réelle et sérieuse du pouvoir d'achat des citoyens et des catégories démunies». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a voté contre le projet de loi tandis que les députés du Front El Moustakbal se sont abstenus. A noter que le FFS était absent de la séance de vote en raison de la suspension, depuis fin octobre dernier, de ses activités parlementaires pour plusieurs raisons, dont la contestation de «l'opacité qui caractérise la gestion de la crise de l'APN».