L'initiative a été lancée par le wali, M. Addou, au lendemain de son installation, en 2004, dans ses nouvelles fonctions. Cinq ans après, le constat n'est guère reluisant : la démocratie directe qu'a voulu instaurer l'administration à travers des comités de ville (Covilles), s'essouffle. Faisant le constat d'échec de l'initiative, le wali d'Alger a appelé à la réactivation des Covilles, devant permettre, assène-t-il, lors de la session de l'APW consacrée, en décembre dernier, à l'étude du projet de budget primitif, d'en finir avec le phénomène des protestations que connaissent des localités de la capitale. Une protestation a éclaté à Birtouta, la veille du discours tenu par M. Addou, à la salle de conférences de l'ex-CPVA : des jeunes ont fermé la RN1 reliant la capitale à Blida. Une rencontre a pourtant regroupé les notables de la commune avec les autorités locales, mais rien n'a été résolu. Cela a poussé les protestataires à renouer avec « la culture émeutière » à laquelle le wali veut mettre un terme à travers la mise en place de lieux de concertation, tels que les Covilles. « La solution ne réside ni dans la coupure des routes ni dans aucun autre recours à la violence », a indiqué M. Addou, qui affirme que des réunions doivent être organisées périodiquement. Des Covilles ont alors été « installés officiellement » après le coup de gueule du wali qui a focalisé son intervention sur l'hygiène absente dans la capitale malgré les efforts méritoires de l'Epic Netcom. Les représentants de l'administration, surtout les Epic, ceux de la « société civile » et des élus devaient se réunir périodiquement, discuter des problèmes de la « ville » et décider des actions à entreprendre. S'ensuivront d'autres réunions pour évaluer le travail accompli. Des Covilles ont été organisés mais « la lassitude » finira pas gagner les élus qui décideront de ne plus convoquer ces rencontres car elles ne « servent plus à rien ». Cela a obligé le wali à donner des blâmes à ceux qui n'en organisent pas et à inciter les walis délégués, représentant le wali à veiller à l'application de l'instruction. « Contraints », les élus ne prenaient plus la peine d'assister aux réunions et déléguaient leurs représentants, prétextant « un agenda chargé ». Même les représentants des Epic qui assistent à ces réunions pour coordonner le travail des entreprises et écouter les doléances des administrés ne viennent plus. « Rien ne les y oblige. Ce sont des réunions sans grande consistance, étant donné que les problèmes ne trouvent presque jamais de solutions. Les P-V de réunions ne sont plus transmis aux parties en présence et le P/APC ne fait pas l'effort nécessaire pour demander des comptes puisque lui-même est souvent absent », assène un habitant de Bab El Oued qui rappelle la parodie qu'a connue dernièrement la commune : « Le P/APC à qui il a été demandé expressément de tenir ce comité a battu le rappel de ses fonctionnaires. Le wali, instruit, l'a sermonné », poursuit-il.