La Commission nationale de l'amnistie générale (CNAG) est en proie à une guéguerre sans précédent. Les membres de son bureau national se livrent, depuis quelques jours, à de violentes confrontations. Son président, Abderzak Smaïl, qui n'est autre que le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), ne fait plus, semble-t-il, l'unanimité au sein de cette structure organique créée pour piloter le projet de l'amnistie générale. Les antagonismes et les tiraillements à mettre, bien entendu, dans le compte de la course effrénée au leadership risquent de sonner le glas de cette instance sur laquelle compte beaucoup le président de la République. En effet, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le vice-président de la CNAG, Nourdine Slimani, s'en est pris de façon pour le moins caustique à Abderzak Smaïl. « Le président du PRA, qui veut semer les germes de la zizanie entre les Algériens, s'est distingué par des comportements irresponsables et des déclarations portant atteinte à l'intérêt supérieur de la nation », a souligné M. Slimani. Selon ce dernier, une réunion restreinte a été tenue entre lui et Ahmed Ben Bella, ancien président de la République et néanmoins président d'honneur de la CNAG, au niveau du Centre des orphelins sis à Bentalha pour, a-t-il dit, parer au plus pressé. « A l'issue de cette rencontre, il a été décidé de transférer le siège actuel de la commission situé à l'intérieur même des locaux du PRA vers un autre local ». Le rédacteur du communiqué a précisé, par ailleurs, que « l'ancien chef d'Etat a insisté sur la nécessité d'ôter toute couverture partisane à la commission nationale de l'amnistie générale ». Contacté, Nourdine Slimani, qui a « dénié » à Abderzak Smaïl le droit de parler au nom de la CNAG, a déclaré toutefois que « 11 membres sur les 15 que compte le bureau national de la commission sont pour sa délocalisation ». Abderzak Smaïl, de son côté, n'est pas resté indifférent face à ce qu'il qualifie d'« accusations gratuites distillées par un groupuscule de quatre personnes obnubilées par un sentiment de leadership ». Se voulant flegmatique, Abderzak Smaïl a affirmé que la décision de délocaliser ou non le siège de la CNAG reviendra à l'assemblée générale qui se tiendra durant la semaine en cours.