L'Association des médecins libéraux de la wilaya de Tipaza (AMLT), en partenariat avec la Direction de la santé et de la population (DSP) de Tipaza, a organisé, jeudi dernier, au centre de la Munatec du chef-lieu de la wilaya, une journée de formation médicale continue intitulée « La responsabilité médicale ». La wilaya de Tipaza compte plus de 270 médecins qui exercent à titre privé. Les travaux de cette journée se sont articulés autour de deux conférences et la projection d'un documentaire. Les séances ont été suivies de débats très animés. La 1re séance, animée par le Dr Abdelmadjid Brenkia, a été consacrée au certificat médical, sa rédaction, sa précision, sa justification, sa finalité, sa pluralité, sa responsabilité dans le code pénal et le code de déontologie. L'orateur a affirmé que le médecin n'est pas habilité à demander la pièce d'identité à son patient, tout en rappelant que le certificat médical ne doit jamais être remis à une personne autre que le patient. Le Dr Brenkia précise dans son intervention qu'il n'y a aucune base légale qui oblige le médecin à remettre le certificat de virginité aux jeunes patientes. Les médecins, qui avaient posé leurs questions après l'intervention du Dr Brenkia, démontrent tout l'intérêt porté au certificat médical, qui constitue le premier document de base de travail pour le médecin légiste et le juriste. A cet effet, il a été recommandé aux médecins d'établir le certificat médical d'une façon consciente et objective. Une célèbre avocate, en l'occurrence Me Benbraham Fatima, a été invitée par l'AMLT pour animer la conférence sous le thème de la responsabilité civile. La conférencière a rappelé la circulaire du ministère des Affaires religieuses qui, selon elle, est une autre bévue à l'origine de plus de 50% des problèmes. « Il est temps pour les juristes et les médecins de prendre sérieusement en charge cette question cruciale », déclare-t-elle. « Cela pour empêcher les politiques d'imposer des lois contraires à l'intérêt de la société. Les juristes et les médecins doivent se mettre d'accord sur un certain nombre de points pour faciliter la vie aux populations, tout en redonnant toute la valeur au certificat médical descriptif », ajoute-t-elle. Me Benbraham s'est engagée devant l'assistance pour œuvrer en faveur du droit médical. Elle a évoqué la justice scientifique, pour mettre l'accent sur la science qui est introduite au service de la justice pour faire surgir la vérité. Les déboires des médecins avec la justice sont très nombreux. Elle a rappelé certaines obligations du médecin pour déterminer ses responsabilités, car il est le seul responsable de tous ses actes médicaux. Néanmoins, Me Benbraham a rappelé la nécessité au médecin d'identifier son patient, contrairement à ce qu'avait déclaré le Dr Brankia. « Et si un émir terroriste vient se soigner chez le médecin, sans que celui-ci ne lui demande sa pièce d'identité ? », s'interroge-t-elle. Elle enchaîne sur l'obligation de fournir un certificat de virginité d'une jeune patiente dans le cas d'un conflit. Faute professionnelle et erreur médicale, ces deux sujets ont été abordés par l'oratrice lors de son intervention, ponctuée par des faits précis qui se sont déroulés dans les tribunaux algériens et étrangers. Les débats étaient intéressants, ce qui a fait réagir un médecin pour exhorter ses collègues à utiliser l'outil informatique pour intervenir dans le forum de l'AMLT.