C'est une situation inextricable, objet de tourments et de désarroi pour une centaine de souscripteurs abusés par l'EPLF Boumerdès qui n'a pas honoré ses engagements envers les bénéficiaires de la promotion immobilière Rhumel depuis 2004. En dépit du fait qu'ils se soient acquittés rubis sur l'ongle de toutes les redevances exigées pour l'acquisition de villas à la cité Zouaghi (terrain Benchicou) à Constantine, ces derniers se trouvent confrontés à l'indifférence du ministère de l'Habitat et celle du PDG de ladite entreprise, lesquels restent sourds à leurs nombreux appels, légitimes pourtant. Loin de baisser les bras, ils réagissent en créant une association pour défendre leurs intérêts et recouvrer leurs droits (association des acquéreurs de la promotion Rhumel), bataillant et se démenant en informant le wali et la presse, se disant prêts à engager des poursuites judiciaires s'il en est pour dénouer cet écheveau dans lequel ils se sont retrouvés. Pour rappel, l'EPLF de Boumerdès, détentrice du projet de construction de 386 villas et logements individuels de type F4 et F7, avait ouvert les souscriptions et encaissé 30% du prix de revient de ces logements estimés à 200 et 300 millions de centimes pour chaque acquéreur. Sans se conformer aux règles d'usage en matière de cession immobilière, l'entreprise ne signera aucun acte notarié et ne fera à ses clients que la promesse de leur établir des actes de propriété en plus d'une décision de réservation comptant comme contrat de gré à gré. Deux années plus tard, les travaux, au stade de chantier, seront subitement gelés. A ce jour, ce ne sont que des fondations avec des carcasses émergeant comme des champignons. L'entreprise est également à ce jour sous audit, ses activités gelées et ses comptes bancaires auprès de la CNEP Banque bloqués. Cependant, dans un courrier adressé à l'un des souscripteurs, après que ce dernier l'eut saisi par huissier de justice, le directeur général du groupe EPLF Boumerdès, R. H. Brachmi, « pousse l'outrecuidance jusqu'à exiger de nous le versement des compléments de paiement aux apports initiaux, soit la totalité du prix de revient ; c'est une arnaque », nous dira ce souscripteur désabusé. Ainsi, la situation demeure sans perspective de règlement pour ces citoyens qui ont, au prix fort, mis toutes leurs économies pour acquérir un logement, qui en vendant son véhicule, qui en cédant son logement et qui en contractant des emprunts. La plupart se sont fortement endettés pour acquérir la villa de leurs rêves. Aujourd'hui, tout en demandant que le ministre de l'Habitat intercède en leur faveur, ils réclament que leur soit établi un acte de vente sur plan et que l'EPLF de Boumerdès reprenne au plus vite les travaux.