Le président du groupement Eplf estime à plus de 1500 les logements réquisitionnés et non payés par l'Etat. Le président du groupement des Eplf, M.Mohamed Selkim, demande l'effacement total des intérêts des crédits contractés par la Cnep. Il sollicite, dans ce contexte, l'arbitrage des autorités publiques pour régler le contentieux financier l'opposant à son principal bailleur de fonds. «Nous sommes conscients au niveau de l'Eplf que la décision n'appartient pas à la Cnep. C'est pour cette raison que la puissance publique doit agir pour désamorcer ce problème dans le seul intérêt des citoyens.» En effet, les logements construits par le premier promoteur immobilier, et financés par la Cnep, posent un sérieux problème. Selkim considère l'Eplf et la Cnep comme «des victimes d'une situation socio- économique très complexe». Il faut savoir que le litige concerne, principalement, les logements réquisitionnés par les autorités publiques au profit de plusieurs corps de l'Etat (les corps constitués, les médecins, les enseignants) durant la décennie et non payés à ce jour. «Si la réquisition fait le bonheur des familles algériennes, je dis ´´vive la réquisition´´, mais il faudrait bien qu'on nous paie pour honorer nos engagements financiers envers la Banque». Cette situation de confusion met l'Eplf dans une inconfortable position. «Nous ne sommes pas les seuls responsables. Il y a un risque à partager avec nos partenaires», souligne Selkim. Un mémorandum a été transmis aux pouvoirs publics qui, pour le moment, n'ont pas tranché la question. Apostrophé sur le nombre des logements réquisitionnés, l'invité du Forum du quotidien El Moudjahid les a estimés à plus de 1500 unités dont 200 à Tizi Ouzou, 400 à Boumerdès et 200 à Skikda. Il est à noter que d'autres logements ont été payés à l'Eplf, mais avec plusieurs années de retard. «La Cnep évidemment, n'a pas arrêté son compteur d'intérêt. Ce qui fait que le coût du logement est beaucoup plus important au moment du paiement», souligne-t-il. Ce qui constitue l' autre aspect du litige. L'Eplf pose, aujourd'hui, la problématique des logements non vendus et dont l'Etat tente de réduire le prix afin qu'ils soient plus attractifs, ou encore les logements destinés aux sinistrés du séisme de Boumerdès 2003, non encore réglés. Le conférencier s'est montré très peu prolixe sur le montant des créances dues aux autorités publiques. Il s'est contenté d'avancer le chiffre de 4 milliards de dinars, dus, en majorité, aux administrations et bureaux d'études dissous. L'autre souci du groupement Eplf a trait au permis de construire qui est à l'origine du retard affiché dans certains projets. «Nous faisons un véritable parcours du combattant, depuis, pour avoir ce papier.» L'Eplf ne veut plus jamais bénéficier de la brèche ouverte par les autorités publiques comme par le passé et qui permettait aux promoteurs, y compris l'Eplf, d'entamer les travaux avant d'avoir le permis de construire. «Le séisme de 2003 nous a beaucoup appris et désormais, nous nous interdisons de lancer des opérations de construction sans le permis, en dépit des pressions que nous subissons au niveau local», défend Selkim. «Basta de cette médiocrité qui a prévalu pendant plusieurs années», ajoute-t-il. Dans le même chapitre, il reconnaît qu'un nombre assez important de bénéficiaires de logements Eplf n'ont pas eu leur acte de propriété, justement, en raison de cette situation. Cependant, il rassure que son groupement ne procédera pas à la révision à la hausse des prix, parce que «le citoyen n'est pas responsable du laisser- aller qui a régné par le passé». Selkim s'est longuement attardé sur les difficultés que rencontre son groupe pour bénéficier de crédits.