L'hôtel El Aurassi à Alger abrite depuis le 4 février une exposition de peinture du plasticien Abdelmalek Cherid. L'exposition durera jusqu'au 20 du mois en cours. Elle comprend trente-neuf compositions : huile sur toile, aquarelles, peintures mixtes confondues. Dans une grande partie de ces œuvres, l'artiste-peintre a usé de signes, graphie berbère ancien (Tifinagh), symboles dont la magie et la mythologie donnent libre cours à une explosion évocatrice se mêlant à l'imaginaire. C'est ce qui se dégage, à titre d'exemple, des compositions Symbole berbère, Papillon de nuit, Mémoire gravée, Signes magico-symboliques. Il est relevé aussi l'utilisation de beaucoup de couleurs. Couleurs chaudes, vivantes et vivaces et des figures géométriques tels le losange, le cercle, le carré et le triangle. Celles-ci sont juxtaposées ou imbriquées les unes dans les autres agrémentées de signes magiques. Les mouvements picturaux se croisent ou s'entremêlent. D'autres tableaux s'inspirent des peintures rupestres des Ajjers, comme Tassili et Tassili bis. Le regard y relève des animaux, des figures humaines dans une atmosphère de partie de chasse. En ces contrées et en des temps anciens, l'homme rend hommage à l'animal en le gravant sur une pierre. Car, c'est grâce à l'animal qu'il vit, en se nourrissant de sa viande après l'avoir tué. Ainsi, il l'aime, mais il doit le tuer pour ne pas mourir de faim. Cela fait des contraintes que dame nature a imposées au commun des mortels dont l'instinct de survie le pousse à faire ce qu'il ne veut pas faire. En certaines compositions, les ondulations et mouvements reflètent des allures anthropomorphiques. Des formes néanmoins discrètes. On les trouve plus visibles à l'œil nu dans les jeux picturaux de l'artiste qui ont abouti aux aquarelles Retour de la fontaine, Douce Sœur, Douce Grand-mère, Retour du marché, Le fils du pauvre, La Petite Bergère, Retour des champs, Retour de la source. Les couleurs y sont claires et sobres à l'image de la vie quotidienne du monde rustique mise en relief. L'expression exubérante de la nature est interprétée par des coups et touches de pinceau polychromes, mais tempérées.