Le mouvement islamiste palestinien Hamas a émis, lundi, le souhait de rejoindre les rangs de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui regroupe tous les mouvements palestiniens, à leur tête le mouvement Fatah, son principal rival au niveau des masses palestiniennes. Les choses semblent vraiment changer au niveau de ce populaire mouvement qui, depuis sa création, a représenté le fer de lance de la résistance armée contre Israël. La métamorphose du Hamas, remarquable depuis qu'il a pris la décision de participer aux élections municipales et législatives, semble profonde, surtout lorsqu'on sait qu'au moment où le monde entier reconnaissait l'OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien, ses dirigeants avaient un autre point de vue. Après une réunion avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, également président de l'OLP, Mahmoud El Zahar, un des principaux dirigeants du mouvement, a confirmé lundi ce nouveau pas qui consolide la paix civile dans les territoires occupés. « Notre décision de participer à l'OLP n'est pas nouvelle. Il s'agit d'une vieille et claire décision », a-t-il déclaré. Selon lui, des divergences à propos de la charte de l'OLP et de l'importance de la représentation du Hamas dans la centrale avaient retardé une telle adhésion. Des progrès ont toutefois été réalisés sur ces questions lors du dialogue interpalestinien qui a eu lieu au Caire à la mi-mars, a affirmé M. Zahar. « Une commission regroupant les secrétaires généraux (des mouvements palestiniens) a été formée pour examiner cette question et les résultats auxquels elle aboutira ouvriront la voie à l'entrée du Hamas et d'autres mouvements à l'OLP », a-t-il dit. Zahar a essayé toutefois de rassurer les partisans de son mouvement en affirmant que le Hamas ne renonçait pas pour autant à ses convictions. « Nous ne renoncerons pas à un pouce de la terre de Palestine, mais nous pourrons arriver à des compromis temporaires avec les autres mouvements », a-t-il ajouté. La charte de l'OLP appelle à la création d'un Etat palestinien sur les terres occupées en 1967. Comme annoncé déjà par le président du Conseil national palestinien (CNP, parlement en exil), Salim Zaânoun, des représentants du Hamas et du Djihad islamique, un autre mouvement radical qui ne fait pas partie de la centrale palestinienne, ont assisté hier à Ghaza à une réunion du Comité exécutif de l'OLP (CEOLP). Zaânoun avait souligné « la nécessité de l'entrée du Hamas et du Djihad islamique dans l'OLP afin qu'elle soit représentative de tous les mouvements palestiniens, nationalistes comme islamistes ». Ce dernier mouvement, apprenait-on, hier, devait participer pour la première fois à une réunion du CEOLP. « Nous allons participer à la réunion du comité exécutif », a déclaré un dirigeant du Djihad, Mohammed Al Hindi, selon lequel, la réunion portera sur la « reconstruction » de l'OLP. Si les choses semblent se diriger vers la réconciliation et le consensus politique dans les territoires occupés, on ne peut dire la même chose pour le côté israélien où les colons, opposés au plan de désengagement unilatéral d'avec les Palestiniens, ont menacé de mener l'Etat hébreu vers la guerre civile. Ce plan qui prévoit un retrait israélien des 21 colonies de la bande de Ghaza et l'évacuation des 8000 colons qui y vivent, ainsi que de 4 colonies isolées dans le nord de la Cisjordanie, avait mis le feu aux relations entre le Premier ministre israélien, Ariel Sharon et les colons, dont il était considéré comme le père spirituel. Ces menaces ont été lancées à la suite d'un vote au Parlement israélien (Knesset), où une majorité s'est prononcée contre la tenue d'un référendum sur le plan de Sharon. 72 députés ont voté contre le référendum, et 39 en sa faveur, sur 114 présents lors du vote. Trois se sont abstenus. Ayant perdu la bataille parlementaire, les colons semblent décidés à tout faire pour stopper le retrait israélien. Des milliers d'opposants au retrait manifestaient lundi soir aux abords de la Knesset. « Sharon a empêché aujourd'hui de manière brutale la chance de soumettre le plan de retrait à la décision du peuple, et d'éviter ainsi une confrontation violente et une guerre civile », a affirmé dans un communiqué le Conseil des implantations de Cisjordanie et de Ghaza, « Yesha », l'instance dirigeante des colons. Représentant l'aile la plus extrémiste de la société israélienne, ces derniers pourraient devenir très dangereux. Un grand massacre, tel que celui perpétré en 1994 par le colon fanatique, colon Goldstein, dans la mosquée d'El Khalil où la démolition de la mosquée d'El Aqsa, pourrait être, envisagé afin de brouiller les cartes au dernier moment. Affaire à suivre...