Le P/APC de Souk Oufella, vainqueur des élections locales de novembre 2007, semble décidé à faire fonctionner seul les affaires de la commune, mais les élus de l'opposition ne sont pas prés de l'admettre. La désunion et la discorde régnant au sein de l'assemblée élue, survenues pratiquement au lendemain de son installation en décembre 2007, n'ont fait que déboucher sur son blocage. Les élus, opposants et P/APC, soufflent le chaud et le froid. Il est utile de rappeler que l'assemblée de Souk Oufella compte 7 sièges dont 3 issus de la liste RCD conduite par l'actuel P/APC, M. Hanafi. Deux listes indépendantes se partagent 3 sièges alors que le FFS n'en a obtenu qu'un seul. Conduite donc par une majorité relative, l'APC s'est retrouvée dans l'incapacité « légale » de délibérer. Suite à quoi, l'administration de wilaya a décidé, en août 2008, le « pouvoir de substitution » à l'organe délibérant. Chose qui n'a pas agréé les élus de l'opposition, désormais constitués en un « pôle d'alliés ». Le P/APC que nous avons approché, voit, lui aussi, d'un mauvais œil la substitution à l'organe délibérant. Perplexe, M. Hanafi affirme : « Je ne suis pas pour le pouvoir de substitution car c'est une décision allant à l'encontre des principes démocratiques de l'assemblée et surtout de sa qualité d'organe élu ». Notre interlocuteur s'est dit réceptif à toute initiative allant dans le sens du déblocage. « J'invite les élus à désigner, en concertation avec les élus du RCD, les présidents des trois commissions. Je ne comprends pas pourquoi on me reproche d'être à l'origine du blocage et ce sont eux-mêmes qui privilégient l'obstruction », lance M. Hanafi. Ce n'est pas l'avis des élus de l'opposition, qui eux reprochent au P/APC d'être à l'origine du blocage. « Malgré notre insistance, le P/APC a refusé de nous associer à la composition des commissions exécutives. Il a même refusé de recevoir un courrier dans lequel nous demandons une session extraordinaire en application du code communal », s'insurgent Rabhi Samir et Achat Arab, élus indépendants. La colère de ces derniers est par ailleurs dérigée contre l'attitude des autorités qui ont décrété le pouvoir de substitution à l'organe délibérant tout en maintenant l'exécutif en poste pour gérer les affaires de la commune. Ils ont ainsi suggéré, dans un écrit adressé au wali, le remplacement de l'actuel exécutif, lequel est considéré comme obstacle au fonctionnement de la collectivité, et provoquer une session extraordinaire pour installer les commissions. Dans une autre correspondance adressée au premier responsable de la wilaya, les élus contestataires ont par ailleurs sollicité une séance de travail pour trouver une issue à la crise. La rue à Souk Oufella se montre se montre pour sa part t indifférente aux arguments des uns et aux démentis des autres. « Il y a un seul intérêt, celui de la population sur lequel les deux parties en conflit doivent se mettre d'accord. Le reste, c'est de la polémique politicienne », pense un jeune rencontré dans un café du village. En attendant une sortie de crise, le P/APC gère en solo les affaires de la collectivité. « Malgré le blocage, ça marche quand même pour les mandats de paiement, l'hygiène et la sécurité publique. Les citoyens vous témoigneront aussi du fonctionnement des services les concernant » soutient M. Hanafi.