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L'augmentation des tarifs est-elle une urgence ?
Publié dans El Watan le 14 - 09 - 2004

Elle est la preuve du caractère largement artificiel de l'introduction de la concurrence. Ce qui confirme l'obligation imposée à l'opérateur historique d'ouvrir le réseau à ses concurrents. Ces derniers se trouvent ainsi dispensés de construire pour l'essentiel leur propre infrastructure, puisque le parasitisme sur celles déjà existantes leur est possible. Algérie Télécom vit depuis sa création une situation déplorable. Elle fait l'objet de harcèlement et d'attaques groupées et diversifiées. En plus de l'ouverture forcée et entachée d'irrégularités de la téléphonie mobile, de multiples faveurs et concessions ont été offertes à ses concurrents. Par ailleurs, la gestion chaotique, imposée d'un haut lieu, a fait de cette entreprise le fief de la médiocrité et de la gestion aléatoire. Le blocage des lignes GSM, le manque de couverture du réseau et les prix exorbitants proposés à sa clientèle ont servi à casser ce segment stratégique. Paradoxalement, l'autre opérateur ne cesse de tirer des dividendes. Le changement opéré à la tête de Mobilis a eu pour objectif de redynamiser cette filiale agonisante. L'annonce de la baisse des tarifs a été accueillie favorablement aussi bien par le personnel que par les clients. Toutefois, le nouvel opérateur Wataniya a pris acte immédiatement. Sa stratégie commerciale le confirme merveilleusement. Encore une fois, l'annonce prématurée de la nouvelle tarification va influer sur la capacité d'Algérie Télécom de reprendre la bataille du mobile. Un entraîneur de football, s'il s'amuse à dévoiler son schéma tactique avant chaque match, perdra à coup sûr toutes les rencontres. Cet exemple est à méditer même et surtout dans les batailles commerciales.
L'opérateur historique vient d'établir une nouvelle politique en matière de tarification, concernant la téléphonie fixe, et cela à compter de septembre 2004. A. T. va baisser le coût de l'abonnement de la communication internationale et de certaines options et prestations. Mais, le grand paradoxe est la hausse des tarifs des communications nationales. En une année, A. T. opérera trois hausses sur la communication urbaine et interurbaine. Dans le premier cas, le prix de la minute passera de 1 à 2 DA en septembre 2004, puis à 2,20 DA en mars 2005 et enfin à 2,60 DA en septembre 2005. Dans le deuxième cas, le prix actuel de 3,50 DA, passera à 6 DA en septembre, puis à 6,50 DA en mars 2005, et enfin à 7 DA en septembre 2005. A ce rythme, l'opérateur historique qui a perdu la bataille du mobile est en train d'hypothéquer ses chances de gagner celle du fixe. Pour rappel, les tarifs résultent d'une double péréquation : l'une géographique permettant des facturations identiques sur tout le territoire national, l'autre sociale, favorisant l'accès massif à la téléphonie et à la démocratisation de son usage. Avec ces augmentations, on assistera à un dépérissement progressif du système de péréquation nationale. Dans une entreprise économique, toute démarche entreprise doit se baser sur des études minutieuses et scientifiques pour sa pérennité. Cet objectif peut être atteint avec l'amélioration des prestations, l'écoulement des produits et la fidélisation des clients. Ces facteurs permettront la reproduction de l'entreprise. A cet effet, une augmentation des prix doit être décrétée selon des critères préalablement étudiées et conformes aux normes économiques.
A.T., qui vient d'annoncer l'augmentation de ses tarifs, est-elle motivée par des critères objectifs, ou bien répond-elle aux injonctions politiques visant à ouvrir la téléphonie fixe à la concurrence ? Les concepteurs de ce rééquilibrage justifient cela par le coût et les tarifs des communications au Maghreb et aussi pour mettre fin à la subvention des communications internationales par le local. Peut-on indexer le prix d'un produit ou d'une prestation d'un pays à un autre ? Cet argument est fallacieux, car les prix dépendent de la situation économique générale d'un pays. Ainsi, si nous observons la situation, nous pouvons conclure que les prix appliqués à ce jour sont acceptables. Dès lors que l'intérêt de l'entreprise et celui des clients sont préservés. Les tarifs actuels prémunissent l'entreprise de toute concurrence déloyale. Chose qui nous évitera de revivre l'expérience fâcheuse et macabre du mobile. Eu égard aux prestations moyennes fournies à nos clients (dérangements fréquents, lenteurs dans la relève des dérangements…), l'augmentation est anachronique, voire injustifiée. Objectivement, A. T. doit éviter tout rééquilibrage des tarifs dans l'immédiat. La priorité doit être accordée à l'amélioration des prestations et à la dotation en moyens et l'investissement dans la mise à niveau de la ressource humaine par la formation. Toute autre décision ne serait que politique visant la mise en faillite de cette entreprise. Les travailleurs et les citoyens doivent savoir que l'ouverture du fixe passe par l'augmentation des tarifs des communications. Pour rappel, l'appel à la concurrence pour l'octroi des licences de la téléphonie fixe est infructueux pour l'absence d'offre. Cela est dû aux tarifs pratiqués par Algérie Télécom qui défient toute concurrence. Cette situation a réduit l'attractive de cet appel d'offre et l'a rendu non viable. Le premier rééquilibrage des tarifs des communications sur le réseau fixe n'étant pas suffisant du moment que les charges d'interconnexion qui vont être payées par le nouvel entrant n'était pas pris en compte. Le titulaire d'une licence d'exploitation doit s'acquitter de ses charges auprès d'A.T., vu que cette dernière a investi en infrastructures et en différents supports et liaisons. Cette obligation a rendu l'appel d'offre caduque. Ainsi, vu l'impossibilité de supprimer ces charges, cela créerait un précédent grave et dévoilerait au grand jour la partialité des concepteurs de cette option au profit des nouveaux acquéreurs, le pouvoir algérien a vite trouvé un moyen de contourner cette contrainte par l'augmentation des tarifs. Avec ce nouveau rééquilibrage, le futur appel d'offre va être miraculeusement fructueux et des licences seront vendues. Les futurs concurrents d'Algérie Télécom vont pouvoir non seulement s'acquitter des charges d'interconnexion, mais pourront même baisser les tarifs des communications en deçà de ceux pratiqués par A. T. et réaliseront, de surcroît, des bénéfices sans avoir pris le moindre risque en investissement, en exploitant tout bonnement d'une façon parasitaire les infrastructures et équipements qu'A. T. et le peuple algérien ont réalisé de haute lutte : ce procédé confirme fidèlement l'adage populaire qui dit : «Sellefli nelaâb maâk.» Dans le cas des télécoms, l'Etat veut épargner les dépenses aux concurrents d'A. T. car l'installation par les entrants de leurs propres réseaux va être coûteuse et risquée, ainsi il y a un secteur public sur lequel ils peuvent se greffer de façon parasitaire dans un premier temps pour ensuite le supplanter carrément. Le secteur des télécoms est totalement transformé. L'absence de résistance à un tel bouleversement peut paraître surprenante. La force idéologique du libéralisme sauvage basé sur la promotion de la corruption, le poids des lobbies et des groupes d'intérêts intéressés par ce nouveau marché qui fait figure d'eldorado et la mollesse de la réaction syndicale, tous ces facteurs ont facilité le terrassement de ce secteur. Depuis la création d'Algérie Télécom, ni la Centrale syndicale et encore moins sa fédération éternelle n'ont osé intervenir pour éviter un cataclysme à un secteur pourtant stratégique et solvable. Le jour où la faillite sera certaine pour l'entreprise, se mettront-ils enfin à gesticuler théâtralement et à proférer des menaces insensées à l'encontre des pouvoirs publics ? Les travailleurs d'A. T. doivent prendre conscience des enjeux qui menacent leur avenir et celui de leur chère entreprise. Ce constat, loin d'être un signe de défaitisme et de désespoir, se veut être un appel solennel à une mobilisation lucide et intransigeante quant à la défense de ce secteur capable de relever tous les défis par l'union de ses travailleurs et la maturité de leur résistance. La survie de l'entreprise dépendra de l'effort que consentirait chaque travailleur dans son dévouement au travail et au rendement. La mobilisation porteuse ne sera possible que par une organisation des travailleurs dans les structures syndicales combatives et légitimement élues.
Par Sili K.
Syndicaliste Algérie Télécom
Tizi Ouzou


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