Machahou production a présenté en avant-première, à la salle ABC jeudi dernier, le film documentaire Un film malgré tout… réalisé par Mohamed Chérif Bega. Le making-off de 52 minutes – projeté dans la salle où l'association A nous les écrans de Salim Aggar, prend pied chaque jeudi – revient sur le processus de production du film El Manara de Belkacem Hadjadj sélectionné en compétition officielle au Festival de Carthage 2004 et au Fespaco 2005. En plus des images suffocantes du film sorti dans les salles le 30 octobre 2004, il est donné aux spectateurs de voir les réactions du public, auquel fut présenté le produit à sa sortie. Le réalisateur fait voir les conditions de déroulement du film : du premier coup de manivelle jusqu'à sa fin qui a été éludée à dessein. La difficulté de faire un film est la problématique que s'efforce de mettre en avant Mohamed Chérif Bega. Aux images d'El Manara, succéderont les coups de gueule des réalisateurs qui ne manquaient jamais de facondes, en parlant des difficultés rencontrées par toute l'équipe en raison, en partie, de l'insuffisance du budget qui n'était que de 35 millions de dinars. Pour Belkacem Hadjaj, qui est intervenu à la fin de la projection, l'industrie cinématographique n'existe plus en Algérie « mais il est de l'obligation, assure-t-il, des gens du métier de faire de la résistance ». A la difficulté de trouver un budget, s'ajoute celle de rassembler des acteurs éprouvés malgré l'existence de L'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel, qui aurait pu en être le vivier. « La formation est inexistante. Il m'est difficile de réunir deux équipes techniques pour un projet que je compte lancer. Auparavant, l'Etat donnait des bourses aux gens pour se former, cela ne se fait plus. L'Association des réalisateurs (APCA) s'efforce de le faire à sa manière », affirme le réalisateur qui relève deux écueils que rencontrent l'Institut, créé par décret sur les décombres de Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. « Celui d'abord d'ouvrir l'institut aux seuls bacheliers de l'année, mais aussi l'encadrement qui est ouvert aux docteurs seulement. Les techniciens qui ont appris sur le tas n'y ont pas accès. Des commissions d'équivalence peuvent être mise en place et permettre à ceux qui savent la valeur de l'image d'enseigner et ainsi transmettre un savoir acquis sur les plateaux », insiste Hadjadj qui déplore la perte des petits métiers du cinéma. Solution : lancer un plan Marshall. « Cela permettra de former des personnes triées sur le volet qui bénéficieront de bourse à l'étranger. A ce prix le métier sera relancé ». Belkacem Hadjadj, qui a fait ses classes en Belgique, est l'auteur de plusieurs documentaires : Une femme taxi à Sidi Bel Abbès, Arc-en-cielécarlate... et de téléfilms dont Le Bouchon, La Goutte, El Khamssa...