Ces derniers sont en grève illimitée depuis le 29 août dernier suite à la vente de l'unité qui appartenait à l'Entreprise de tourisme de Kabylie (ETK) au groupe Cevital pour près de quatre milliards de centimes. Les six femmes exerçant dans l'unité sont, elles aussi, venues dénoncer le «bradage» de l'outil de travail de plusieurs dizaines de familles de cette région montagneuse du Djurdjura. L'action de protestation s'est déroulée dans le calme sous le regard de quelques policiers organisant la circulation automobile. Selon les membres de la section syndicale, la cession de l'unité à un repreneur privé était conditionnée par la signature d'une convention par les travailleurs et le PDG de l'ETK.L'accord n'a pas été concrétisé. La signature du contrat de vente, qui a eu lieu à Alger le mois de juillet dernier entre le PDG de l'ETK et celui de Cevital, s'est déroulée, selon les protestataires, sans la présence du partenaire social, qui représente les travailleurs, qui ont déposé une opposition chez un notaire à Tizi Ouzou.«Ils nous ont promis la pérennité de tous les postes d'emploi avec la signature d'un contrat de travail renouvelable d'une durée de trois ans, l'augmentation de nos salaires et une prime de dépermanisation de 52 millions de centimes sans la présentation d'aucun document légal justifiant la provenance de cet argent», déclarent nos interlocteurs. «Nous avons demandé un taux de 10% du prix de la vente de l'entreprise qu'ils ont accepté, mais qu'ils n'ont jamais versé jusqu'à ce jour», ajoutent-ils. Les travailleurs de l'unité Lalla Khedidja affirment qu'«une plainte a été déposée contre le PDG de l'ETK la semaine dernière au niveau du tribunal de Tizi Ouzou». Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, le 4 octobre 2004, la section syndicale est déterminée à aller jusqu'au bout de ses revendications. «Nous sommes prêts à racheter cette unité puisque la loi concernant la cession des entreprises publiques au privé nous le confère», insiste le collectif des travailleurs.