La vente en bloc à laquelle est soumise l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK) a suscité la grogne des travailleurs de l'hôtel Lala Khedidja. En réaction à la séance d'ouverture des plis, qui a eu lieu la semaine dernière, la section syndicale de cette unité s'oppose fermement à la vente globale qui touchera, telle que prévue, toutes les filiales restantes de l'ETK, en l'occurrence les hôtels Lala Khedidja et Beloua sis à Tizi Ouzou, le Djurdjura à Aïn El Hammam et le Bracelet d'argent à Beni Yenni ainsi que l'agence de voyage et le siège social de l'entreprise. Il est à rappeler que, lors de l'adjudication, une seule offre a été enregistrée émanant du groupe ETRHB qui propose 500 millions de dinars pour l'ensemble des unités en question. Les 33 travailleurs de l'hôtel Lala Khedidja, appuyés de l'UGTA à travers le syndicat de l'entreprise et l'union de wilaya, n'ont pas manqué de qualifier cette cession de « bradage du patrimoine de l'ETK » qu'« ils ne comptent pas tolérer ». A la place de la vente en bloc, le partenaire social suggère la poursuite de la démarche prônée au début du processus de privatisation de l'entreprise, à savoir la vente par unité. L'ETK a déjà eu à céder deux de ses unités sous cette forme : l'unité d'eau minérale d'Agouni Gueghrane et l'hôtel Mizrana de Tigzirt. Le rejet de la vente globale par les travailleurs de l'hôtel Lala Khedidja est motivé par le fait que leur « entreprise est solvable et que durant l'exercice 2005, elle a dégagé un bénéfice dépassant les 800 millions de centimes », estime le secrétaire général du syndicat d'entreprise. En conséquence, « la société de gestion des participations de l'Etat (SGP) a opté pour une vente concomitante comprenant Lala Khedidja dans le but de trouver preneur aux autres unités déficitaires », estiment les représentants des travailleurs. En effet, deux appels d'offres ont eu lieu pour la cession des hôtels Djurdjura et Bracelet d'argent, évalués respectivement à 9 et 8 millions de dinars, mais qui sont demeurés infructueux. C'est ainsi que le recours à la vente en bloc a été décidé par la SGP centre contrairement au calendrier de privatisation de l'ETK arrêté en 2003 et qui n'incluait que quatre filiales : l'unité de l'eau minérale, les hôtels Mizrana, Djurdjura et Bracelet d'argent. Les travailleurs de Lala Khedidja se disent avoir été piégés, car « nous avons toujours soutenu la privatisation croyant qu'elle se fera par unité » avant d'ajouter que « notre refus de cette vente concomitante a été déjà signifié à la direction lors de l'assemblée générale des travailleurs qui a eu lieu le 22 octobre 2005 ». Le syndicat d'entreprise estime que « l'unique preneur, qui vient de soumissionner pour cette adjudication, n'est intéressé que par l'hôtel Lala Khedidja qui est une perle », tout en regrettant que « la SGP a toujours refusé de faire une évaluation de cette unique filiale solvable de l'ETK ». Enfin, il reste à savoir si le Conseil des participations de l'Etat (CPE) validera ou non la proposition du groupe ETRHB-Haddad.