L'association de protection du patrimoine archéologique de Tiaret, que préside, depuis 1992, H'mida Daoud, un cadre de l'enseignement à la retraite, suscite, ces derniers temps, un intérêt accru, que ce soit auprès des initiés ou de simples citoyens qui semblent mesurer tous la richesse du patrimoine archéologique et surtout le problème de sa protection et sa valorisation. Présente dans le domaine, jadis sous l'appellation de « Syndicat d'initiative du Tourisme », l'association a su créer et tisser des liens, entreprendre des actions notables et pu se tailler ainsi une position inévitable dans toute la problématique liée à la valorisation d'une région millénaire qui recèle d'inestimables richesses et autres patrimoines matériels et immatériels. Son implication, dernièrement dans le réseau Res'arch, lui a valu d'être retenue au titre du programme d'appui européen ONG2. Une implication qui va se concrétiser, en plus d'un apport financier de 12 000 euros, par une aide promise par les autorités locales qui va grandement permettre à ces bénévoles de l'association d'entreprendre des actions d'envergure. Monsieur Daoud cite, outre « la sensibilisation, les journées d'études, les expositions itinérantes et les informations sur fond de projections de films documentaires, cette quête sans cesse renouvelée de valoir à Tiaret un musée ». L'association, qui dispose déjà de relais dans certaines daïras après avoir recensé les sites historiques célèbres et d'autres moins connus du grand public, s'attelle aussi à défendre, pour les préserver, ces mêmes sites pillés ou altérés pour certains. Plusieurs procès ont été jusqu'à l'heure intentés, dira notre interlocuteur, à l'encontre de personnes ou d'entités publiques et privées. Procès généralement gagnés et qui ont valu soit la restitution des lieux dans leur état originel ou des sanctions à l'encontre des contrevenants, à l'exemple de ceux qui ont été pillés de leurs pierres du côté de la grotte à Taoughazout où Ibn Khaldoun a rédigé ses célèbres prolégomènes, au niveau des Djeddars, tombeaux funéraires berbères ou même à Tagdempt. Des situations qui ont aussi valu, après sensibilisation, l'inscription d'intéressantes opérations de réhabilitation et valorisation du patrimoine. Une enveloppe de 600 millions de dinars au total a été dégagée et va permettre des études et réalisations d'aménagements à Tagdempt, Lejdar, Tousnina et Columnata à Sidi Hosni. Parallèlement à ces actions ponctuelles, l'association cherche aussi à promouvoir ce thème lié au tourisme par la formation de guides et œuvrer à la création d'une chaire à l'université de Tiaret.