Le moins que l'on puisse dire, c'est que les critiques ont été aussi nombreuses que les différentes interventions des élus. On retiendra les 42 salles de soins sur les 115 que compte la wilaya qui restent encore fermées, ce qui donne un taux de wilaya équivalent à une salle de soins pour 8605 hab. contre une salle pour 2000 hab. selon la norme nationale.Le retard est aussi constaté pour ce qui est des polycliniques dont les sept existantes établissent un taux d'une polyclinique pour 89 743 hab, soit près de deux fois la norme nationale qui s'établit à une polyclinique pour seulement 48 000 hab. Pour les centres de santé au niveau de la wilaya, les chiffres donnent une norme de wilaya (1 centre de santé pour 31 410 hab.) plus de deux fois supérieure à la norme nationale (1 centre de santé pour 12 000 hab). Les autres insuffisances constatées par les membres de la commission des affaires sociales ont trait essentiellement à la vétusté des équipements, l'hygiène dans les hôpitaux, au manque de spécialistes ou encore à la réouverture des salles de soins encore fermées. Pour sa part, le directeur de la santé s'étalera dans une présentation rétrospective du secteur en rappelant que «durant la décennie s'étalant de 1989 à 1999, les budgets de fonctionnement des secteurs sanitaires n'ont pas connu d'augmentation, en dépit de l'accroissement de la population (…) et que nous avons fait de la médecine de guerre pendant la décennie rouge avec des moyens en deçà de ceux nécessaires à la médecine de paix». «En 1999, les dettes des secteurs sanitaires les avaient rendus insolvables (…) Il aura fallu trois années pour éponger ces dettes pour leur permettre de faire face dans le cadre du budget de fonctionnement aux différentes dépenses.» Abordant le volet de réforme hospitalière, il dira qu'elle consiste à «replacer l'hôpital, qui a été dévalorisé, au cœur du système de santé avec deux missions assignées : des soins de qualité et des services d'hôtellerie de qualité». Par ailleurs, il s'élèvera contre «la dispersion des efforts et le saupoudrage», car, affirmera-t-il, il ne suffit pas d'«ouvrir une maternité, d'y mettre une personne et dire que nous en avons une». Cette façon de voir à fortement déplu à certains élus qui rejettent le retour à chaque fois «aux années de braises pour justifier les insuffisances relevées». Ironisant, un élu ira même jusqu'à s'interroger si la lutte contre les cafards et les moustiques relève d'une politique nationale, alors qu'il suffit seulement d'initiatives locales pour éradiquer la présence de ces bestioles au niveau des hôpitaux. Les élus soutiennent d'un autre côté qu'il faudrait reclasser les hôpitaux de Jijel et El Milia de la classe «B» vers la «A», alors que la maternité de Jijel qui vient d'être rénovée devra être rouverte dans les plus brefs délais. A la fin, en concertation avec le wali, le président de l'APW a convenu que ce secteur fera l'objet d'une attention particulière à travers des sorties sur le terrain afin de dégager une vision à même de répondre aux attentes tout en travaillant pour éradiquer les insuffisances avérées.