Dans la localité de Dergana, à l'est de la capitale, un drame est arrivé il y a quelques jours mettant à nu d'incontestables dysfonctionnements dans la gestion du milieu scolaire. Un écolier d'à peine quinze ans a trouvé la mort sur le chemin du retour de l'école. Pris d'une crise d'asthme sévère en plein cours, dans une étroite classe de 45 élèves, l'enseignante de mathématiques ordonna à son frère jumeau, qui est scolarisé dans la même classe, de l'accompagner à la maison. Croyant bien faire, l'éducatrice ne savait pas qu'elle venait de commettre une erreur qui allait coûtait la vie à un jeune collégien. Sans bénéficier d'aucune assistance médicale, l'adolescent, très affaibli, tomba plusieurs fois en cours de route. Son frère, ne pouvant alors le soutenir, a couru dans tous les sens en quête d'aide pour son frère jumeau qui venait en fin de compte de perdre la vie. Si l'on devait poser la question de la morale et celle de l'éthique, qui aurait voulu que l'élève soit conduit à l'hôpital le plus proche, en appelant le SAMU ou du moins conduit au centre de santé à proximité de l'école par le personnel de l'établissement, d'autres questions se posent d'elles-mêmes : qui est responsable des élèves lorsque ces derniers quittent leur domicile sur le chemin de l'école et qui est en est également responsable lorsque ceux-ci quittent l'école.La réponse à cette question s'avère en fait toute simple : en somme, aucune instance n'endosse la responsabilité de couvrir l'itinéraire. Même pas la compagnie d'assurances. La Mutuelle des accidents scolaires (MAS), pour qui les parents d'élèves déboursent au début de chaque rentrée scolaire la modique somme de 3 DA, ne prévoit pas la prise en charge post-sinistre des victimes extra muros. Interpellé à ce propos, le directeur de l'éducation de la zone dira : « Sur les 40 DA que payent les parents d'élèves en début de chaque rentrée scolaire, seuls 3 sont destinés pour assurer les élèves et qui en vérité ne prévoient pas de capital décès. Il s'agit simplement d'une prise en charge ultérieure qui ne dépasse pas certains frais médicaux de base. » S'agissant des élèves malades et qui nécessitent des évacuations vers les structures sanitaires, la pratique courante consiste à les renvoyer chez eux, cela dévoile le laxisme et l'inconscience des éducateurs. Un élève malade doit être évacué vers l'hôpital et non renvoyé chez lui, d'autant plus que la plupart des parents travaillent. Il est impératif de doter les établissements scolaires d'infirmeries. La médecine scolaire doit également faire l'objet d'une attention particulière et ce, en vue de détecter et de prendre en charge comme il se doit les élèves malades. Le système actuel de la contraction d'assurance, qui ne sert au bout du compte à rien, devra subir des réformes pour être en adéquation avec l'évolution de la société. A la question de savoir pourquoi les élèves ne sont pas couverts par l'assurance au sortir des établissements scolaires, une employée de la direction de l'éducation nous dira : « Dans ce cas de figure, ce ne sont pas des travailleurs, les élèves doivent être pris en charge en dehors des structures de l'éducation. »