La direction de la santé de la wilaya d'Alger dégage toute responsabilité dans le décès de l'élève du moyen de la commune de Dergana, pris d'une violente crise d'asthme en classe avant d'y succomber sans bénéficier d'une quelconque assistance médicale de l'établissement. L'enfant est décédé à sa sortie de l'école, sur le chemin de retour à la maison, en compagnie de son frère jumeau qui traînait le corps, seul, devant le regard ahuri des passagers qui ont fini par proposer leur aide. Trop tard. L'enfant avait déjà rendu l'âme. «Nous sommes désolés pour cet accident mais nous n'avons aucune part de responsabilité dans ce qui est arrivé à l'enfant», a déclaré le Dr Lakehal Rabia, l'invité d'hier au forum d'El Bahdja. Le Dr Rabia rappelle la présence des UDS (Unités de dépistage et de suivi scolaire) dans les établissements scolaires, à la faveur d'un arrêté interministériel (ministère de l'Education nationale et celui de la Santé) mais cela ne veut pas dire que chaque établissement dispose d'une UDS à lui seul. Aussi, laisse entendre le directeur de la santé de la wilaya d'Alger, rien n'oblige ses services à mettre à la disposition de chaque école un médecin et une infirmerie. «Il n'a jamais été question d'installer un médecin ou une infirmerie dans chaque établissement scolaire […] Nous avons 84 UDS pour les 57 communes de la wilaya d'Alger, une UDS pour 8 000 élèves.» Le Dr Rabia explique que ces UDS «font un travail de prévention et de suivi. Nous ne les avons pas mis en place pour les cas d'urgence». Manière de dire que c'est au personnel de l'établissement de s'en occuper, en évacuant au plus vite le malade à la polyclinique la plus proche ou en appelant une ambulance, ce qui n'a pas été fait pour le collégien décédé, diront les proches de la famille du défunt. La responsabilité entière incombe donc à l'établissement où est inscrit l'enfant. «Est-il normal de renvoyer l'enfant à la maison en pleine crise d'asthme ?», «comment se fait-il que l'enseignant et les gardiens l'aient laissé sortir dans un tel état ?», «pourquoi aucun responsable de l'établissement n'a pensé à appeler le SAMU ou la Protection civile ?»… et plein d'autres questions sur la responsabilité de cet établissement, et avec lui la direction de l'éducation de la wilaya d'Alger et tout le ministère de l'Education nationale dans la survenue de ce drame. Pour le moment, aucune des institutions impliquées dans ce drame n'a réagi. Pour revenir à la rencontre d'hier, le directeur de la santé de la wilaya d'Alger a rappelé les différentes réalisations du secteur et celles qui sont prévues pour l'avenir. Reconnaissant «les insuffisances», l'invité du forum «El Bahdja» assure que de grands efforts sont déployés pour améliorer les soins de base au profit d'une population de plus en plus nombreuse. K. M.