Autant de données qui concourent à atteler la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) au train de la concurrence au milieu d'une situation de débandade qui caractérise le secteur du transport de voyageurs en général. «Le B142, au départ de Béjaïa à 16h30 est tout le temps plein. Le train de ce matin (au départ de Beni Mansour, ndlr) est arrivé archicomble, les gens ont voyagé debout», note, satisfait, M. Abdelkafi, chef de la gare du chef-lieu de wilaya. Un retour d'usagers qui n'est pas en relation directe avec les derniers développements que connaît le secteur des transports en commun, selon notre interlocuteur qui précise que ce flux est constaté «avant l'augmentation des prix opérée par les transporteurs». Il y a quelque temps, c'est le personnel roulant qui formait l'essentiel des occupants des trains. Malgré le dégel de quelques navettes gelées pour des raisons d'insécurité le 8 août 2002, deux trains ne sont toujours pas au programme des départs de la gare de Béjaïa. Le dernier train de 18h15 et celui, matinal, de 6h30 (le 152/14) qui prenait la destination d'Alger tardent à siffler. La direction de la SNTF hésite à décider d'un retour au programme d'avant-août 2002. «La sécurité est rétablie et nous demandons le retour du 152/14», réclament des travailleurs rencontrés dans les locaux de la gare de Béjaïa. Aujourd'hui, les bulletins de sécurité établis journellement sont moins alarmants qu'ils l'étaient il y a une année bien que le phénomène des jets de pierres qui est en diminution, font constater les cheminots, ait fait un nouveau blessé en la personne d'un mécanicien qui a reçu en plein visage, il y a près de deux mois, une pierre au passage de la localité de Takerietz. Dans le même volet de la sécurité, la direction centrale de la SNTF songe à la création d'une équipe d'accompagnement chargée de la protection des contrôleurs dans les trains, apprend le chef de gare de Béjaïa : une brigade mobile de sécurité (BMS) relevant de Rail Protect, filiale de la SNTF, comme celles qui sont en activité sur d'autres réseaux à l'instar de celui de la capitale. En attendant que la direction de la SNTF décide de l'application de cette nouvelle mesure de sécurité, l'usager attend aussi une meilleure prise en charge des conditions de voyage dans le train qui manque affreusement de confort (sièges inconfortables, absence de chauffage…) ainsi que l'ouverture de la halte de Mellala, en attendant le renouvellement de la voie ferrée.