En dépit des graves incidents survenus en gare de Béni-Mansour (Béjaia) entre les voyageurs et des jeunes de ce village, la SNTF persiste et maintient la navette le train ‘'bain de mer'' reliant Msila à Béjaïa via Bordj Bou Arréridj. Après une interruption, la navette en question a repris du service, comme nous avons pu le constater ce matin en gare de Béjaïa. Et apparemment, aucune mesure de sécurité supplémentaire n'a été prise par les responsables de la SNTF pour éviter d'autres dérapages beaucoup plus graves. Pourtant, ce qui s'est passé vendredi passé vers 21 h en gare de Béni-Mansour devrait interpeller plus d'un. La bagarre ayant éclaté entre les estivants et un groupe de jeunes de la localité a vite fait de dégénérer en bataille rangée opposant les voyageurs d'un côté et ces jeunes de l'autre. Jets de pierres et d'objets hétéroclites n'ont pas cessé de pleuvoir et sur les wagons et sur les murs des bâtiments de la gare pendant une trentaine de minutes. S'il n'y avait pas eu, fort heureusement, de blessés graves à signaler, il faut souligner cependant que les familles ayant voyagé à bord de ce train ont vécu un véritable cauchemar. «Il a fallu toute la sagesse des habitants du village et l'intervention des éléments de la brigade de gendarmerie de cette même localité pour mettre fin aux hostilités», témoignent des riverains. Nombre de voyageurs rencontrés en gare de Béjaïa témoignent de la violence des affrontements en se demandant si la mise en service d'un train ‘'bain de mer'' sans mesures de sécurité spéciales est une bonne idée. Le train qui prend le départ de Msila à 5 heures et arrive bondé en gare de Béjaïa fait le plein à travers la vingtaine de gares ferroviaires des trois wilayas traversées. «Des centaines de jeunes en majorité, et parfois des adolescents et des enfants non accompagnés montent à bord de ce train. Il est difficile de contrôler toute cette masse juvénile. Et les incidents à bord, où armes blanches, alcool et drogue sont monnaie courante, ne sont pas rares», témoigne un cheminot. «Des voyageurs s'approvisionnent en ballast (gros granulat destiné au maintien des traverses des rails ndlr) et n'hésitent pas à en faire usage tout le long de l'itinéraire», révèle encore notre interlocuteur. En gare de Béni-Mansour où le ton est à l'inquiétude, les cheminots confirment qu'aucune mesure de sécurité supplémentaire n'a été prise. «La surveillance de ce train est assurée par quatre vigiles pour un nombre de voyageurs qui dépasse en moyenne 500 personnes», indique un brigadier de la SNTF. Nos tentatives de joindre les responsables de la sécurité et de la communication au niveau de la direction générale de la SNTF, pour en savoir plus sur la question, sont restées vaines.