Après une brève accalmie ponctuée des acquiescements de ceux-ci et de ceux-là de la démarche réunificatrice de Abdelaziz Belkhadem, coordinateur du parti, les vieux démons semblent se réveiller au FLN. Les élections des congressistes au niveau des wilayas entamées le 1er janvier - et qui doivent prendre fin le 15 du même mois - ont été traversées par des vagues de contestations qui ne font qu'envenimer la situation déjà assez complexe et délétère. A Alger, les militants du mouvement de redressement se retirent des élections qui ont eu lieu, jeudi, dans la circonscription de Bab El Oued, arguant qu'il y a eu des irrégularités. Des animateurs de ce mouvement montent ainsi au créneau pour dénoncer « les pratiques ségrégationnistes » de certains superviseurs qui, selon eux, font tout pour exclure les militants redresseurs des listes électorales. Certains autres dénoncent l'implication effective des pro-Benflis dans l'organisation de ces élections et qui n'hésitent pas à user, selon leurs dires toujours, de tous les moyens pour élire « leurs hommes ». « Ils ont même distribué des cartes de militant sur place », a souligné Tayeb Yanoune, en sa qualité d'observateur. Le mouvement de redressement de Sétif, de son côté, conteste dans le fond et dans la forme le prochain congrès réunificateur dont la date de sa tenue a été fixée pour le 26 janvier. Refusant de soutenir une démarche qui risque d'aboutir à un 8e congrès bis, les redresseurs de Sétif adressent une lettre à leur coordinateur national, Abdelaziz Belkhadem, dans laquelle ils rappellent « les prérogatives octroyées par la conférence de Djelfa à un bureau national du mouvement de redressement composé de 21 cadres chargés de préparer un congrès redresseur et de ne s'autodissoudre qu'après l'élection d'un comité central par ce congrès ». Aussi, les rédacteurs de la lettre font état du « non-respect des cinq commandements édictés par la déclaration politique ayant sanctionné le regroupement du bureau national et des coordinateurs des wilayas » tenu le 4 mai 2004 à Alger. La dernière instruction de M. Belkhadem adressée aux superviseurs n'est, à leurs yeux, qu'une confirmation de « l'exclusion programmée des militants redresseurs au profit de ceux qui ont été à l'origine des problèmes auxquels est confronté le parti aujourd'hui ».