C'est en effet ce qu'a signifié l'ambassadeur du Japon à Alger, Akira Urabe, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de son ambassade. Qualifiant la visite de M. Bouteflika à Tokyo d'événement «historique», M. Akira soulignera en ce sens qu'il s'agit d'une première visite officielle d'un Président algérien au Japon, après les difficultés qui ont caractérisé les relations bilatérales durant la dernière décennie. A partir de 1993, a-t-il rappelé, les relations algéro-nipponnes ont connu une période difficile, en raison de la situation sécuritaire qui prévalait en Algérie. Cette période, a-t-il indiqué, s'est étalée jusqu'à mars 2002, date à laquelle le risque Algérie pour les voyageurs a été revu à la baisse par les instances japonaises. C'est ce revirement, a-t-il expliqué, qui a permis d'amorcer d'emblée une relance des relations de coopération entre les deux pays, ce qui s'est traduit notamment par de multiples visites effectuées par les responsables de la banque japonaise JBIC en Algérie. En ce sens, a-t-il affirmé, «la visite du Président algérien à Tokyo constituera un important signe politique à l'adresse du monde des affaires au Japon». Il sera ainsi question, a-t-il indiqué, de «corriger l'image de l'Algérie qui laisse jusque-là à désirer». Au cours de sa visite de trois jours au Japon, révélera M. Akira, le Président algérien effectuera d'importantes rencontres avec les hauts responsables japonais, mais également avec le patronat et les membres des deux chambres du Parlement nippon. Il devra également visiter le Centre japonais de prévention des catastrophes naturelles, ainsi que le centre naval où est construit actuellement un méthanier au profit de Sonatrach. A la fin de son séjour à Tokyo, le président Bouteflika animera une conférence sur le thème de l'expérience démocratique et des réformes en Algérie. Sur le plan économique, affirmera, par ailleurs, l'ambassadeur du Japon à Alger, «cette visite devra permettre de réactiver la coopération bilatérale, à la fois entre les gouvernements et entre les entreprises des deux pays». Dans cette optique, a-t-il estimé, «des efforts doivent être déployés pour diversifier les exportations algériennes sur le marché japonais et promouvoir ainsi les échanges commerciaux hors hydrocarbures». Il indiquera à cet effet qu'à travers les contacts qu'il nouera avec les acteurs économiques au Japon, le Président algérien pourra ainsi avoir l'occasion de promouvoir les opportunités d'investissement en Algérie. Et de noter en ce sens qu'une démarche de partenariat algéro-nippon a déjà été initiée dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture.