Plusieurs ouvrages emblématiques qui ont traversé les âges font l'objet ces dernières années d'opérations de restauration, si certains ont été réceptionnés non sans peine, d'autres ne sont pas près d'être livrés. Et pour cause ? Soit c'est le nerf de la guerre qui fait défaut, soit il n'y a pas assez d'entreprises spécialisées dans la réhabilitation du patrimoine immobilier ancien. Les délais de livraison sont rarement respectés lorsqu'il s'agit de réaliser un ouvrage, d'aménager un site ou réhabiliter un édifice culturel ou cultuel. Cela traîne, fait du sur-place, végète... C'est devenu un réflexe dans l'action de certains BET et maîtres d'œuvre devant lesquels le maître d'ouvrage ne sait plus sur quel pied danser. Pourtant, il doit bien y avoir dans le cahier des charges une clause relative à la date de livraison, outre les conditions des offres technique et financière. Mais le temps ne semble pas pressé et l'apathie est à l'honneur. On accorde une rallonge avant de consentir un autre délai de livraison dans un chantier qui prend racine. La panoplie d'arguments avancés semble justifier le retard accusé par des entrepreneurs qui, après s'être engagés, se rendent compte que la thune leur manque. S'ils ne font pas banqueroute, ils ne manquent pas de commettre le rabibochage sur une mémoire collective. On ferme l'œil sur la fraîche installation sportive Ferhani dont la réception aura lieu bientôt après un retard de plus de trois années. Chut ! Aussi, du cas lancinant, celui de la Citadelle, ce souffre-douleur, dont la restauration conduite de manière intermittente depuis 25 ans ahane – la restauration viciée a été mise à nu par le chef de projet sortant, Yacine Ouegueni. Motus encore sur le palais Rahat Edey, une demeure nichée dans la vallée des consuls, dont la phase 2 de réhabilitation tarde à venir. Mais qu'en est-il de la mosquée Ali Bitchine dont l'espace temps de mise en valeur qui lui a été consacré est largement dépassé, en largeur, en longueur et en volume ? Depuis la fin des études en juillet 2001, l'édifice cultuel est toujours fermé et la direction de l'aménagement et de la réhabilitation des quartiers s'est vu contrainte de confier une nouvelle fois les travaux à une autre entreprise, reportant la réception de l'ouvrage sine die. Entre-temps, les travaux de restauration dont fait l'objet la basilique Notre-Dame d'Afrique sont menés au pas de charge par un BET et un maître d'ouvrage qui refusent de verser dans le bricolage ou le rafistolage.