Les quatre barrages dont dispose la wilaya de Skikda sont à des niveaux de remplissage assez appréciables. Il faut dire que le taux de pluviométrie a atteint des chiffres jamais égalés, puisque, en quatre mois seulement- période allant du 1er septembre 2008 au 31 janvier 2009- le taux a été estimé à 602 mm, ce qui est énorme vu que la moyenne annuelle varie généralement entre 720 à 750 mm. Les répercussions de ces fortes précipitations se font déjà ressentir. Ainsi, et selon des sources proches de l'Office national d'irrigation et de drainage (ONID), le taux de remplissage du barrage de Zit Emba, dans la commune de Bekkouche Lakhdar, est de 100 %, soit 120 millions de m3. La quantité d'eau stockée dans ce barrage, qui dispose d'une interconnexion avec celui de Zardezas, reste en mesure de satisfaire les demandes en AEP des régions de Skikda, de Ben Azzouz et de l'ensemble des agglomérations implantées dans la plaine de Azzaba. Le potentiel hydrique du barrage est en mesure de faire aboutir un ensemble de projets à l'effet de pourvoir cette région en eau d'une manière totale et durable. Il reste juste à espérer que la gestion de cette ressource soit à la mesure des richesses naturelles, et que cette dernière ne se perde pas par le biais d'innombrables fuites. Le plein enregistré par le barrage de Zit Emba, dont la vocation est essentiellement agricole, se répercutera, certainement, sur l'irrigation. Selon une source proche de l'ONID, « actuellement le périmètre irrigue 2 500 ha ». En effet, avec la réalisation de la première tranche du périmètre, Zit Emba, pour assurer l'irrigation théorique de 2 516 ha, la région ne devrait pas pâtir de la sécheresse dans les années à venir en attendant la réception de la deuxième tranche du périmètre, qui « se fera au cours de cette année », toujours selon la même source. Celle-ci devra assurer l'irrigation de quelque 4 000 ha supplémentaires situés essentiellement dans la plaine de Ben Azzouz. Ce qui consolidera cette région dans sa vocation agricole. Ses potentialités sont énormes car avec ses 7 communes la région Est de la wilaya fournit, à elle seule, plus de 40% de la production laitière et 90% des cultures industrielles, toutes spéculations confondues. Plus de 30% de légumes secs, 60% de la production viticole, 50% de la production d'orange...sont assurés par cette région. C'est le pays, par excellence, de la tomate, de la pastèque, des agrumes... des produits qui exigent beaucoup d'eau, pour lesquels celle du barrage serait un plus. Les autres barrages ne sont pas en reste puisque, apprend-on, celui de Zardezas a atteint un taux de 59 %, soit 11 millions de m3 ; des opérations de dévasements ont été entreprises sur ce barrage, le plus ancien de la wilaya, et ce afin d'améliorer ses capacités de remplissage. Les deux autres barrages, de Béni Zid et Guénitra, ont enregistré, respectivement, un taux de remplissage conséquent. Béni zid est à 39 millions de m3 (100%) et celui de Guénitra est à 74% de ses capacités.