Elle renferme une centaine de logements qui sombrent dans la précarité, le laisser-aller et l'indifférence des autorités. A l'instar des autres cités, ces immeubles se détériorent de plus en plus sous l'effet d'actes de dégradation continus. Cependant, ce qui attire le plus l'attention, c'est la situation de ses habitants, notamment les jeunes, livrés à eux-mêmes. « Nous avons à maintes reprises tenté de nous organiser en association ou en comité représentatif, en vain» , déplore un jeune lycéen. «Ici, les gens vivent dans un ghetto imposé par le manque d'infrastructures pouvant accueillir les jeunes et leur permettre de s'exprimer», dira son camarade. Et d'ajouter : «Notre situation inquiète plus d'un, mais devant la délinquance qui se développe, aucun responsable ne s'est exprimé dans le sens de nous aider.» Ainsi, à force de ne rien faire, les jeunes du quartier traînent inlassablement sur le chemin du lycée, pendant que certains s'engouffrent dans l'univers «clos» des hallucinogènes. Les autres ne peuvent fuir leur situation désastreuse qu'à travers le petit écran. «Ici, même Internet n'est pas à l'ordre du jour», fait-on remarquer. Les bibliothèques, les salles de sport ou de loisir relèvent de l'impossible dans ces zones complètement enclavées sur les hauteurs de la Kabylie.