Une nouvelle technique pour lutter contre certains cancers était hier au centre des débats, à l'ouverture du 5e Forum national de l'omnipraticien et du Symposium international sur l'immunothérapie antitumorale et la vaccination anticancéreuse, organisés par la revue Le Fascicule de la Santé à l'université de Bouzaréah. Pour le directeur de la revue, le docteur Salah Laouar, cette rencontre permettra aux médecins algériens de s'imprégner des dernières innovations en matière de lutte contre le cancer. « Avec d'éminents spécialistes, il sera possible pour eux de partager leurs expériences. Par ailleurs, d'autres thèmes d'actualités sont aussi au programme, notamment l'hypertension et le diabète. Une dizaine d'ateliers animés par des experts seront organisés pour les médecins généralistes durant ces deux journées ». Les spécialistes étrangers en la matière, venus des Etats-Unis, de France et du Japon ont mis l'accent sur la réussite de l'immunothérapie antitumorale, un traitement ayant pour but de modifier les moyens de défense naturelle de l'organisme, autrement dit le système immunitaire. Il consiste en un prélèvement de cellules d'un malade qui lui seront par la suite injectées pour une stimulation des défenses immunitaires, a expliqué le Dr Miriam Merad, qui travaille sur le sujet dans un laboratoire de recherche à New York aux Etats-Unis. Pour elle, cette technique permet de réduire les tumeurs dans certaines formes de cancer du sang, notamment les lymphomes et la leucémie. Une technique qui peut bien marcher en Algérie, a-t-elle signalé en insistant sur la synergie entre l'immunothérapie et la chimiothérapie. Le Dr K. Hasumi du Japon a, quant à lui, souligné l'apport dans le traitement de certains cancers de la technique qui consiste à vacciner contre les tumeurs. Pour le Dr Hasumi, l'immunothérapie est particulièrement utilisée dans les cancers récurrents, après la chirurgie et la radiothérapie. Son introduction en Algérie, estime-t-il, est possible. Des oncologues algériens nécessitent une formation de six mois qui peut se faire soit au Japon, au niveau de son centre, ou en Algérie avec une de ses équipes. « Les résultats sont souvent satisfaisants. La réponse est estimée généralement à 50%. Durant l'année 2008, 22 patients ont été traités avec cette technique. On a enregistré un succès de près de 60% : 3 malades ont vu leur tumeur disparaître et 11 cas ont enregistré une diminution de 50% de la tumeur. Ce qui est satisfaisant », a-t-il déclaré. Pour le directeur de la Fondation internationale de recherche Hasumi, M. Minoru Komura, « la vaccination antitumorale est aujourd'hui un moyen efficace. C'est pourquoi la fondation œuvre pour la recherche afin de sauver les patients et lutter contre les cancers dans le monde. La fondation organise des symposiums, des communications afin d'assurer des formations et créer des liens entre professionnels à travers le monde. C'est l'unique moyen pour gagner du temps et sauver des malades », a-t-il souligné. Les travaux du Forum de l'omnipraticien se poursuivront aujourd'hui et demain et plusieurs thèmes d'actualité seront débattus.