Aucun secteur n'échappe au phénomène de la contrefaçon en Algérie. Le matériel informatique est aussi un domaine lucratif pour les contrefacteurs. Selon le dernier rapport de la Business Software Alliance, pratiquement tous les logiciels informatiques commercialisés en Algérie sont piratés. « Le taux de piratage des logiciels atteint les 84% en Algérie. Plus de huit logiciels sur dix se trouvent aujourd'hui dans une situation illégale », affirme Business Software Alliance dans son document. Le phénomène menace, selon plusieurs organisations internationales, l'économie mondiale en général et l'économie nationale en particulier. Les pertes sont énormes. « Réduire le taux de piratage sur les logiciels de 10 points dans le monde peut générer, en 4 ans, plus de 60 milliards de dollars de recettes fiscales pour les Etats », indique une étude de l'IDC (filiale de la société IDG, leader mondial du marché de l'information) sur l'impact du piratage sur l'économie. Sur la base de ces informations, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) estime que les recettes à générer par la réduction du phénomène du piratage pourraient servir au financement de plusieurs opérations dans le monde. « Les recettes fiscales ainsi générées pourraient servir à la fourniture à la fois de 30 millions d'ordinateurs dans les écoles, procurer des soins médicaux pour 32 millions de personnes, prodiguer 7 millions de formations universitaires, offrir 4 ans de connexion Internet à plus de 20 millions de personnes. Elles permettront également l'accès à l'enseignement primaire pour 4 millions d'enfants et autant de produits et services qui sont vitaux », souligne l'OCDE. Devant la gravité de la situation, Microsoft Algérie tire la sonnette d'alarme et décide d'entamer une campagne de sensibilisation contre les dangers du piratage. « Les logiciels contrefaits peuvent paraître abordables mais s'avèrent coûteux à long terme. Les économies réalisées lors de l'acquisition de logiciels contrefaits peuvent vite se dissoudre face aux coûts de réparation de problèmes potentiels associés à la contrefaçon, tels que l'exposition aux virus ou la perte de données », rappelle cette entreprise dans un communiqué rendu public, hier. Microsoft invite ainsi les entreprises et les particuliers à éviter d'acheter des logiciels piratés. Selon Microsoft, la lutte contre le piratage profitera à l'économie nationale. « La réduction de l'ampleur de ce phénomène favorisera la création de postes d'emploi, la production et générera d'importantes recettes fiscales. Freiner le piratage de logiciels procure des bénéfices tangibles aux pouvoirs publics, à l'économie nationale ainsi qu'à l'industrie locale du logiciel, générant des opportunités d'emploi meilleures et plus nombreuses, un climat des affaires renforcé et sécurisé, ainsi qu'une contribution accrue du secteur des TIC dans la création de la richesse nationale », souligne la même source. Pour l'entreprise, la mise en place d'une industrie locale du logiciel compétitive et pérenne « dépend de la protection de la propriété intellectuelle ». Pour appuyer ses affirmations, l'entreprise donne l'exemple de l'Inde « où la protection de la propriété intellectuelle a profité à l'industrie des logiciels et le secteur des technologies de l'information (TIC) est devenu le second générateur de devises pour le pays ». Contacté par nos soins, le chargé de communication du ministère du Commerce, M. Beldia, affirme qu'« aucune contestation de la contrefaçon des logiciels n'est parvenue à leur niveau ». Selon lui, « les agents de contrôle du commerce ne trouvent aucun matériel contrefait dans les boutiques qu'ils visitent ».