Bien que confinée dans le folklore, la célébration de Yennayer garde son cachet de fête sacrée aussi bien chez les associations (tous caractères confondus) qu'au sein des familles. Le programme d'animation concocté par la maison de la culture de Béjaïa pour accueillir Yennayer 2955 met pleins feux sur l'identité amazighe dans une volonté de se réconcilier avec l'histoire millénaire de notre pays. Des auteurs d'expression amazighe sont au programme pour dédicacer leurs productions littéraires avant de prendre part à une table ronde sur le livre amazigh. Dans un décor traditionnel d'effets vestimentaires et d'objets traditionnels kabyles et autres témoins de l'histoire et du patrimoine berbères, la maison de la culture a programmé la projection de films et un gala de clôture dont la recette est destinée à la chanteuse Cyria «dont l'état de santé nécessite une aide d'urgence». Dans les maisons de jeunes et les sièges de nombreuses associations de villages ou de quartiers, l'ambiance n'est pas moins folklorique. Yennayer est célébrée à coup d'expositions, où dominent souvent des coupures de presse, de galas et de présentations théâtrales, entre autres activités culturelles et artistiques. Yennayer, à Béjaïa comme ailleurs en Kabylie, c'est aussi le volet culinaire. Au sein des familles, on fête le jour de l'an amazigh comme on peut. Le dîner de Yennayer devient une tradition de plus en plus honorée. Loin du faste, la célébration se réserve des dépenses ostentatoires comme à l'occasion des réveillons, reste symbolique mais respectueuse, autant que faire se peut, des aspects traditionnels de la fête berbère.