Un retour intense du mouvement associatif a été constaté sur le terrain de la célébration. Le nouvel An berbère, Yennayer qui coïncide avec la journée du 12 janvier a été célébré comme il se doit dans les régions de basse Kabylie. En famille ou en public, les citoyennes et citoyens ont marqué cette date symbolique par une série d'activités tous azimuts qui relevait essentiellement du folklorique et du traditionnel. Décrétée «fériée», la journée d'hier ne l'a pas été pour tout le monde puisque nombreux étaient ceux qui se sont rendus normalement à leur lieux de travail. Face au flou entretenu à ce sujet, les travailleurs ont préféré se passer du risque de perdre la journée. A l'exception de quelques établissements scolaires, le reste des secteurs a connu une activité ordinaire. Contrairement aux trois dernières années durant lesquelles cette date avait servi de tremplin politique, cette année un retour intense du mouvement associatif a été constaté sur le terrain de la célébration. Véritablement, les citoyens n'ont pas chômé face à tout ce qui leur a été proposé par les associations culturelles qui ont connu à l'occasion un réveil spectaculaire. Depuis lundi, la ville de Béjaïa et les autres grands centres urbains de la wilaya ont vécu au rythme de Yennayer. Expositions, pièces de théâtre, tables rondes, conférences-débats, projection de films amazighs et gala artistique sont autant de manifestations marquant le premier jour de l'An amazigh mais qui traduisent aussi, l'aspect identitaire de cette journée. Les mouvements associatifs et la Maison de la culture de Béjaïa, TRB, aidés par la disponibilité du potentiel artistique et culturel de la wilaya ont véritablement réussi le pari de concilier une date symbole avec la cause amazighe. Entre les conférences-débats initiées par-ci par-là, les tables rondes sur l'identité berbère dans un milieu coloré par des expositions et défilés traduisant les faits culturels et traditionnels de la nation algérienne dans sa composante berbère. La célébration du jour de l'An amazigh aura été un moment fort témoignant de l'histoire et du patrimoine millénaire du peuple berbère. La Maison de la culture a clôturé son programme d'activités hier en fin de journée par un gala de solidarité avec la chanteuse Cyria. A l'université, le même succès est à relever faisant de cette institution un haut lieu de culture. Au TRB, la joie était présente tout au long des trois jours de festivités. Dans d'autres localités et villages, Yennayer a été célébré avec fierté, comme ces lycéens d'Akfadou qui s'étaient démenés comme des diables pour tenir leur programme festif. Dans les foyers, l'ambiance était également au rendez-vous. Comme le veut la tradition, les pères de famille se sont approvisionnés la veille pour préparer le repas du réveillon et ce, dans le respect de la tradition millénaire. Il n'était point question de la bûche mais de poulet, de préférence celui élevé aussi dans la tradition, pour en faire le dîner à partager en famille, dans un total respect de la tradition berbère.