La collecte des déchets ménagers au niveau des zones habitées demeure à son état embryonnaire. En effet, l'on sait que la plupart des zones éparses ne connaissent point d'éboueurs. Les dépotoirs individuels font, par-là, augure de décor. Pourtant, des études établies antérieurement par les services de l'environnement de la wilaya, démontrent qu'il n'y a que 250 t/j qui arrivent à être collectées et acheminées vers les différentes décharges communales, soit un taux avoisinant les 61,67% seulement. Ce qui fera qu'au moins 1043 villages et hameaux demeurent dépourvus de collecte de déchets. La prolifération des dépotoirs sauvages, souvent dans la proximité immédiate des habitations et la pratique généralisée de l'incinération anarchique des déchets, deviennent de plus en plus inquiétantes. Elles posent donc un véritable problème pour la santé publique pour lequel les spécialistes ne manquent pas de s'alarmer. Les retombées risquent bien de s'avérer graves si on s'en tient aux effets néfastes d'une telle pollution sur la santé des citoyens. Quant à la prise en charge du dossier, l'on retient que la quasi-totalité des responsables interrogés, arguent tous du manque flagrant en moyens humains et matériels souvent désigné comme cause principale des insuffisances remarquées. Cependant, un autre problème se greffe à celui-là. Il s'agit du non-établissement–par plusieurs communes- des plans municipaux de gestion des déchets. Pourtant, la législation n'est pas pour autant restée muette sur ce sujet. Une loi relative au contrôle et à la gestion et à l'élimination des déchets avait bel et bien été adoptée et mise en œuvre (du moins officiellement) depuis 2001 (loi n° 01-19 du 12 décembre 2001). Celle-ci porte bien sûr les modalités de gestion allant de la prévention des effets nocifs de ces déchets à leur revalorisation avec notamment la création de CET (centre d'enfouissement technique), et l'organisation de campagnes de sensibilisation comme palliatif à la dégradation sans cesse grandissante, notamment en milieu urbain. La loi en question a, par la suite, donné naissance au Progdem (programme de gestion des déchets ménagers). Pour le cas de Bouira, ce programme accuse un retard énorme dans sa mise en œuvre.