En dépit du fait que les bilans du secteur de la santé ne prêtent pas à l'alarmisme, la leishmaniose demeure une maladie redoutable. Le bilan de l'année 2007 fait état de 29 cas dont 19 de leishmaniose épidémique et 10 autres de leishmaniose viscérale. Cependant, les spécialistes que nous avons consultés s'accordent à dire que c'est là un mal à ne pas négliger. Les ingrédients d'une probable pandémie sont, malheureusement, présents à tous les niveaux. La dégradation de l'environnement et du cadre de vie du citoyen n'en sont pas moins les raisons initiales de cette crainte. En effet, attestent nos interlocuteurs, la prolifération des décharges sauvages, les tas de fumier et les rejets des eaux usées à ciel ouvert constituent des réservoirs inépuisables des germes nocifs de cette maladie infectieuse. Ce décor que d'aucuns peuvent vérifier, continue à empester les périphéries des agglomérations et autres villages. La pratique « banalisée » de l'incinération des ordures ménagères au milieu même des cités résidentielles est un facteur de surcroît. C'est un vecteur de plusieurs autres maladies plus redoutables encore. Ainsi donc, la leishmaniose qui est une maladie chronique due à la contamination par des parasites protozoaires appelés communément les leishmania, est une zoonose (maladie d'animal), qui peut être transmise à l'homme par le truchement d'un insecte diptère hématophage. Un vecteur appelé par les spécialistes « le phlébotome ». Cependant, les spécialistes précisent que les germes de cette maladie (contagieuse) trouvent leurs origines dans l'insanité de l'environnement. A Bouira, la quantité des ordures ménagères produites quotidiennement, avec en prime une gestion peu enviable au demeurant, renseigne bien sur le risque encouru par les populations locales. Des statistiques établies par le passé font état de la production de pas moins de 406 t/j de déchets ménagers. Qu'à cela ne tienne, puisque cette quantité s'ajoute aux différents déchets industriels, et ceux découlant des activités commerciales contenant des substances non biodégradables. Quant à la collecte, elle ne se fait, que dans les milieux urbains au moment où les dépotoirs individuels et/ou familiaux continuent à faire office de décor au niveau des zones de montagne. Les services compétents, dans des statistiques établies précédemment, parlent de seulement 250 t/j de déchets collectés. Résultat : en moins 1043 villages et hameaux sont dépourvus de la collecte. C'est là donc une réalité que corroborent les spécialistes en la matière, eux qui n'hésitent pas à parler de désastre dont les conséquences sur la santé publique ne sont pas à écarter.